
Des navires chinois deviennent invisibles aux missiles intelligents grâce à l'IA magnétique.
Dans un exercice mené par le commandement du théâtre nord de l'Armée populaire de libération (APL), la Chine vient de franchir un cap en matière de furtivité navale. Grâce à l'intégration de l'intelligence artificielle dans les procédures de dégaussage, cette opération qui permet d'effacer l'empreinte magnétique d'un navire, les ingénieurs militaires ont atteint une amélioration de 60 % en efficacité opérationnelle.
Ce bond technologique a été réalisé lors d'une simulation de combat impliquant une frégate lance-missiles de type 054A. Et ce n'est pas une simple démonstration. L'exercice a testé la capacité à déployer rapidement une unité de soutien magnétique sur un navire prétendument endommagé, dans un environnement de guerre électronique simulée.
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Une signature magnétique réduite de 60 % pour les navires chinois grâce au dégaussage
Lorsqu'un bâtiment de guerre passe des années à naviguer, il accumule peu à peu du magnétisme. La faute au champ magnétique terrestre, mais aussi aux machines embarquées. Cela rend le navire vulnérable aux mines magnétiques et aux radars spécialisés.
Pour y remédier, les marines utilisent un procédé appelé dégaussage. Il consiste à neutraliser cette signature à l'aide de capteurs et de bobines électromagnétiques. Jusque-là, le processus était chronophage et nécessitait une calibration humaine minutieuse.
Mais avec l'arrivée de l'IA, les réglages s'automatisent, les résultats s'affichent en temps réel, et les navires peuvent être renvoyés au combat bien plus rapidement. Une victoire pour les logisticiens… et pour les commandants de bord.
Une IA dans le cœur de l'opération
L'intelligence artificielle utilisée dans cette manœuvre n'a rien de décoratif. Selon l'analyste militaire Song Zhongping, elle permet de déterminer le schéma optimal de neutralisation du champ magnétique, de vérifier instantanément son efficacité et de réajuster les paramètres sans intervention humaine.
Cette automatisation réduit considérablement les délais entre deux dégaussages. En contexte réel, cela veut dire qu'un navire touché ou repéré peut regagner l'invisibilité magnétique en quelques minutes au lieu de plusieurs heures.
Selon la télévision centrale chinoise (CCTV), le passage à l'IA aurait permis une augmentation de 60 % de l'efficacité du processus, un chiffre qui donne le ton d'une révolution discrète mais stratégique dans le domaine naval.
Le champ de bataille devient magnétique
Cette démonstration technologique s'inscrit dans un contexte plus large : celui de la guerre électromagnétique. Désormais, la maîtrise du spectre électromagnétique — incluant radars, communications, signatures thermiques et magnétiques — est devenue un critère décisif de suprématie maritime.
La Chine, qui investit massivement dans la modernisation de sa flotte, cherche à renforcer sa résilience en mer. Le contrôle de la signature magnétique, souvent négligé au profit du radar ou de la furtivité optique, devient un nouveau terrain d'innovation.
Le dégaussage assisté par IA est à la fois un outil défensif (contre les mines et missiles à détection magnétique) et un multiplicateur de mobilité : un navire furtif est plus libre de ses mouvements.
Des recrues plongées dans l'action dès le départ
L'exercice a également introduit un changement dans l'encadrement du personnel. Douze jeunes recrues, pour la plupart âgées de moins de 23 ans, ont été intégrées à l'unité de soutien d'urgence. Pas de cours magistral, pas de simulateur : formation en immersion directe dans un scénario de crise.
Un jeune marin, Liu Yunhe, témoigne : « Dès l'activation du système de dégaussage, j'ai ressenti la pression d'une mission de première ligne. » Une stratégie assumée par l'état-major, qui veut raccourcir le temps entre l'instruction et l'opérationnel.
La furtivité navale entre dans une nouvelle ère
Ce que montre l'exercice, c'est la transformation rapide d'une logistique autrefois lourde et artisanale, en une opération tactique rapide, assistée par algorithme. En déployant de jeunes recrues, une IA de pilotage magnétique et des protocoles de terrain, l'APL expérimente un nouveau modèle de préparation au combat.
Le résultat est double : une montée en compétence accélérée des équipages, et une survivabilité accrue des navires dans un théâtre de guerre moderne, où chaque impulsion magnétique peut signer la fin d'un bâtiment de guerre.
La Chine pose ainsi une brique supplémentaire pour son projet de domination navale.
Si la bataille de demain se joue sur la mer, elle se gagnera aussi avec des aimants, des bobines… et beaucoup de données.
Image : Frégate 054A Hengshui (572) de face le 28 juillet 2016.
Source : https://www.globaltimes.cn/page/202505/1333788.shtml
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