
Un sous-marin nucléaire britannique reste en mer pendant 204 jours et établit un nouveau record.
La Royal Navy, qu'on nous annonçait comme « à la dérive » depuis quelques années, vient de battre un record impressionnant avec l'un de ses sous-marins nucléaires de classe Vanguard, restant en mer pendant 204 jours sans interruption. Ce nouvel exploit dépasse l'ancien record de 201 jours, déjà tenu par la Royal Navy avec le HMS Vengeance en mars 2024.
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Un retour triomphal à Clyde pour le fleuron de la flotte britannique après 204 jours de plongée
Après avoir passé plus de six mois sous l'eau, ce sous-marin et son équipage ont regagné la base navale HM de Clyde, en Écosse. Ce retour marque la fin d'une patrouille record qui a mis à l'épreuve aussi bien la résistance de l'équipage que les capacités opérationnelles du sous-marin.
La classe Vanguard, pièce maîtresse de la dissuasion nucléaire britannique
Les sous-marins de la classe Vanguard sont des composantes essentielles de la stratégie de dissuasion nucléaire du Royaume-Uni. Théoriquement capables d'endurance et de portée quasi illimitées, grâce à leur propulsion nucléaire, ils peuvent être déployés pour des périodes prolongées en mer, seules les nécessités de ravitaillement de l'équipage limitant leur temps en immersion.
Record battu malgré les défis
Initialement, ce sous-marin devait revenir au port bien avant d'atteindre les 204 jours en mer. Cependant, en raison de difficultés non spécifiées, le navire censé le remplacer n'a pu arriver à temps, prolongeant ainsi la durée de la mission. Cela a permis à l'équipage de battre l'ancien record et de tester davantage leur endurance et celle du sous-marin.
Une visite de haut niveau
À l'arrivée du sous-marin, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire à la Défense ont rendu visite à l'équipage. Ils ont discuté des défis rencontrés pendant la mission ainsi que des technologies utilisées à bord, soulignant l'importance de ces patrouilles, surtout dans le contexte actuel marqué par les tensions géopolitiques en Europe.
Secret et avenir des sous-marins britanniques
Le nom du sous-marin Vanguard ayant battu le record n'a pas encore été divulgué, gardant ainsi le secret sur les détails de la mission. Ce secret permet au Royaume-Uni de mener des missions de longue portée tout en conservant l'élément de surprise.
La flotte sous-marine et les projets futurs
La Royal Navy dispose d'une importante flotte de sous-marins, incluant des sous-marins d'attaque (SSN) et des sous-marins lanceurs de missiles balistiques (SSBN) de classes Astute et Vanguard. La marine britannique prévoit également de développer les sous-marins SSN-AUKUS en partenariat avec les États-Unis et l'Australie, ces derniers devant remplacer les sous-marins de classe Astute à la fin des années 2030.
La classe Vanguard sera progressivement remplacée par la nouvelle classe Dreadnought à partir du début des années 2030, qui abritera également les missiles nucléaires Trident II D5 du pays.
Etats des lieux de la force de dissuasion nucléaire britannique en 2025
La force de dissuasion nucléaire britannique repose actuellement sur une flotte de quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la classe Vanguard. Ces sous-marins sont équipés de missiles Trident D5 loués aux États-Unis, avec une portée maximale d'environ 11 000 km. En 2022, le Royaume-Uni disposait d'environ 225 ogives nucléaires, dont 120 déployées. Le gouvernement britannique a approuvé le renouvellement de sa force de dissuasion avec la future classe Dreadnought, qui devrait remplacer les Vanguard à partir des années 2030. Le Royaume-Uni maintient une politique de patrouille continue en mer, avec un sous-marin toujours en mission pour assurer une capacité de frappe permanente.
Une Royale Navy à la peine
La Royal Navy fait face à des défis majeurs. Elle souffre d'un manque de disponibilité opérationnelle, notamment pour ses sous-marins nucléaires d'attaque, dont aucun n'a pu réaliser de mission début 2024. Les problèmes de recrutement et de rétention du personnel sont critiques, avec une perte nette de 1 600 marins entre mi-2022 et mi-2023. La flotte de surface est également touchée, avec seulement 33% de disponibilité pour les frégates contre 75-80% pour la marine française. Ces difficultés ont conduit à la retraite anticipée de plusieurs navires, réduisant la flotte de frégates à seulement huit unités. Enfin, si le record de 204 jours est un exploit pour la Royal Navy, cela ne masque pas le fait que les patrouilles des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins s'allongent considérablement, ce qui témoigne des problèmes de maintenance et de rotation des équipages.
Source : https://www.thesun.co.uk/news/33937363/navy-submarine-crew-world-record/
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