La Grèce préfère moderniser ses M113 plutôt qu'investir dans des VBCI français.
Une désillusion de plus pour l'armement français et pour le VBCI dont décidemment personne ne veut malgré ses performances remarquables ! Confrontée à des impératifs budgétaires serrés et à un besoin urgent de moderniser ses capacités militaires, la Grèce a opté pour une solution de compromis : la mise à niveau de 500 de ses véhicules blindés M113, préférant cette option moins coûteuse à l'achat de véhicules de combat d'infanterie (VCI) neufs, tels que les VBCI proposés par la France.
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Une armée « vieillissante » qui cherche à se moderniser
L'armée grecque, après l'abandon du projet de VCI Kentauros, a longtemps cherché des solutions viables pour remplacer ses unités vieillissantes. Les tentatives de modernisation étaient jusqu'à présent limitées, se matérialisant uniquement par l'intégration de 40 VCI Marder allemands reçus en échange de matériel cédé à l'Ukraine. Cette initiative n'a cependant pas suffi à combler les lacunes capacitaires des forces armées grecques.
Mais pas à n'importe quel prix
En 2020, Athènes a formulé une demande aux États-Unis pour obtenir 350 VCI Bradley d'occasion. Après une longue attente de trois ans, l'offre américaine a finalement été jugée économiquement irréalisable en raison des coûts prohibitifs de remise en état. Cette décision souligne les défis financiers auxquels la Grèce est confrontée, l'obligeant à évaluer soigneusement l'efficacité coût-bénéfice de ses investissements militaires.
La tentation française et allemande non concluante
Parallèlement, la Grèce avait également envisagé l'acquisition de VBCI français, une proposition qui incluait une offre de livraison « immédiate » de 120 unités. Cependant, le coût élevé de cette acquisition (à un coût unitaire de 4,1 millions d'euros, l'acquisition de 120 VBCI représenterait une dépense d'environ 492 millions d'euros.), même dans un cadre de co-production potentiel avec l'industrie locale, a conduit à l'abandon de cette option. L'intérêt manifesté pour le KF-41 Lynx de Rheinmetall n'a également pas abouti à une conclusion positive, confirmant la prudence budgétaire grecque face aux nouvelles acquisitions.
Un bijou français qui n'arrive pas à s'exporter
Le Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie (VBCI), conçu par KNDS France, est un blindé 8×8 moderne utilisé par l'armée française. Doté d'un blindage modulaire, d'un canon de 25 mm et d'une capacité de transport de 11 soldats, il se distingue par sa mobilité et sa connectivité hors norme. Cependant ses performances remarquables n'ont pas permis au VBCI de trouver encore preneur à l'international, et ce malgré 12 pays s'étant montrés intéressés par le blindé depuis sa mise sur le marché. Son prix, assez élevé pour un véhicule de ce prix semble être le principal frein à chaque fois. Gageons qu'il finira par trouver preneur comme jadis le Rafale qui avait « galéré » pendant des années avant de trouver sa place sur le marché international et devenir un véritable succès commercial.
L'option israélienne comme solution pragmatique
La proposition de Rafael et de METKA de moderniser les M113 existants représente une alternative économiquement attrayante. En équipant ces véhicules d'armements et de technologies avancées, tels que des tourelleaux téléopérés et des systèmes de communication modernes, la Grèce peut significativement augmenter ses capacités militaires à un coût bien inférieur à celui des alternatives neuves. Cette modernisation comprend également l'amélioration du blindage et la mise à jour des systèmes motopropulseurs, renforçant ainsi la valeur opérationnelle de ces unités pour les années à venir.
Réflexion sur la viabilité à long terme
Bien que les M113 modernisés ne correspondent pas entièrement aux capacités des VBCI ou des Lynx en termes de puissance de feu et de protection, cette stratégie permet à la Grèce de maintenir une force de combat efficace et adaptable. Elle illustre une approche pragmatique dans la gestion des ressources limitées, en se concentrant sur l'amélioration des actifs existants plutôt que sur l'acquisition de nouveaux équipements coûteux.
Cet article explore la décision stratégique de la Grèce de privilégier la modernisation de 500 blindés M113 en collaboration avec l'entreprise israélienne Rafael et le groupe grec METKA, plutôt que d'investir dans des VCI neufs et coûteux. Cette approche pragmatique souligne un calcul méticuleux des coûts et des bénéfices, visant à maximiser l'efficacité opérationnelle sans engager de dépenses prohibitives, une leçon de gestion de ressources dans un contexte de contraintes budgétaires sévères.
Source : https://bulgarianmilitary.com/2024/12/09/no-vbci-or-bradley-greece-pivots-to-israel-for-500-m113-upgrades/
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