
L'US Air Force dévoilent les drones Wingman qui voleront aux côtés des F-35 et F-47.
C'est une révolution silencieuse qui prend son envol sur les pistes de l'US Air Force. Baptisés YFQ-42A et YFQ-44A, ces nouveaux drones de combat semi-autonomes viennent d'entamer leurs essais au sol. Objectif : épauler les avions de chasse habités dans les guerres de demain, avec une efficacité létale… et un coût bien moindre.
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Le programme CCA passe à la vitesse supérieure pour doter les F-35 et F-47 d'un Wingman digne de ce nom
Ce 1er mai, l'armée de l'air américaine a annoncé le début officiel des tests au sol de ses Collaborative Combat Aircraft (CCA). Derrière ce nom technique se cache une ambition colossale : doter les F-35 et les futurs F-47 de coéquipiers sans pilote, des drones Wingman, capables de frapper, espionner et tromper l'ennemi, sans exposer de vies humaines.
Conçus par General Atomics (YFQ-42A) et Anduril Industries (YFQ-44A), ces drones sont déjà qualifiés de « badass » par le chef d'état-major de l'USAF, le général David Allvin. Sur le réseau X (ex-Twitter), il a salué une étape clé du programme : « Ces avions de combat sans pilote vont être redoutables. »
C'est quoi un Wingman ?
Un drone wingman est un drone de combat conçu pour accompagner un avion piloté en mission, agissant comme un « ailier » autonome ou semi-autonome. Piloté à distance depuis un avion de chasse, il peut effectuer des tâches à haut risque telles que la reconnaissance, le brouillage électronique ou l'engagement de cibles terrestres et aériennes. Ce drone augmente la puissance et la sécurité de la flotte habitée en prenant en charge des missions dangereuses tout en restant sous contrôle humain. Le concept vise à multiplier les capacités tactiques des forces aériennes tout en réduisant les risques pour les pilotes
Une nouvelle génération d'ailiers mécaniques
L'objectif de cette phase est clair : tester la propulsion, les systèmes de commande, l'autonomie logicielle et les capacités de communication de ces drones avant leur envol prévu fin 2025. Leur mission ? Épauler les chasseurs habités dans des environnements hautement contestés où même les F-35 hésitent à s'aventurer.
La doctrine militaire évolue : demain, les combats aériens se mèneront en meute hybride, où un pilote humain pourra diriger un essaim de drones. Ces derniers agiront en binômes, en éclaireurs, en leurres ou en attaquants silencieux. L'USAF compte ainsi créer un rapport de force numérique et distribué, capable de saturer la défense adverse.
Frappe, brouillage et guerre électronique
Les CCA ne seront pas de simples cibles volantes. Dotés d'intelligence artificielle, ils seront capables de mener des frappes, d'assurer des missions de reconnaissance ISR, de brouiller les radars ou de simuler de faux signaux ennemis.
L'idée est de confier à ces plateformes les missions les plus risquées, là où les pilotes humains sont trop précieux. Chaque drone coûtera bien moins cher qu'un avion classique, tout en conservant une puissance de feu significative. Selon les premières projections, ce programme pourrait aboutir à une flotte de 1 000 unités.
Une logistique repensée pour un théâtre futuriste
L'USAF prévoit de stationner sa première unité opérationnelle à Beale Air Force Base, en Californie. Cette base accueillera les CCA dans une configuration de veille permanente, avec des exigences de maintenance réduites. Ces drones n'auront pas besoin d'un grand nombre de vols d'entraînement : leur nature semi-autonome permet une économie de ressources humaines et matérielles.
Les appareils sont pensés pour être modulaires et intégrables à des systèmes civils existants (COTS), rendant les mises à jour rapides et les coûts maîtrisés. Une deuxième génération, baptisée Increment 2, est déjà à l'étude pour y intégrer les technologies émergentes, notamment des algorithmes adaptatifs et des modules d'auto-apprentissage.
Un saut stratégique vers la domination aérienne
Face à la prolifération des menaces venues de Chine, de Russie ou d'autres puissances émergentes, l'USAF mise sur une formule gagnante : vitesse, adaptabilité et saturation du champ de bataille. Avec des CCAs prêts à se sacrifier pour leurs leaders humains, l'aviation américaine entend conserver sa supériorité technologique dans les décennies à venir.
« Le rythme de l'innovation doit surpasser celui de la menace », résume le général Allvin. Et pour cela, rien de mieux que de voler en meute avec des drones au caractère bien trempé.
L'équivalent russe : le Sukhoi S-70 Okhotnik-B
Le Sukhoi S-70 Okhotnik-B est un drone de combat lourd furtif russe développé par Soukhoï, avec une masse au décollage d'environ 20 tonnes et une envergure de 20 mètres. Propulsé par un turboréacteur Saturn AL-31F, il peut atteindre une vitesse maximale proche de 1 000 km/h et dispose d'une autonomie d'environ 6 000 km, avec une capacité d'emport de près de 2,8 tonnes d'armements en soute. Conçu pour accompagner et soutenir les chasseurs Su-57, il est capable de missions autonomes de frappe et d'interception dans des environnements contestés. Le drone intègre des technologies furtives avancées, notamment une tuyère redessinée pour réduire sa signature radar et infrarouge. Sa mise en service est prévue prochainement, avec une production en série lancée pour renforcer la supériorité aérienne russe.
Source : Anduril
Image : YFQ-44A
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