Quand 3e Reich tente le tout pour le tout avec un avion/fusée qui aurait pu changer l'issue de la guerre.
Le Messerschmitt Me 163 Komet est un des derniers représentant d'une époque, certes malheureuse et meurtrière mais aussi riche en tentatives aéronautiques audacieuses qui continuent de faire rêver les hommes aujourd'hui : la seconde guerre mondiale. Dans sa fuite en avant perpétuelle, on ne peut pas reprocher au 3e Reich d'avoir manqué d'audace et cela a notamment abouti sur cette « bizarrerie » volante qu'est le Me 163 Komet, premier avion/fusée de l'Histoire a franchir la barre symbolique des 1000 km/h. Cet avion peut être intégré dans la liste des fameuses « armes miracles » comme le Me 262, le V2 ou le Tigre 2 qui visaient à surpasser la faiblesse quantitative d'un 3e Reich à genoux par des nouveautés techniques en avance sur leur époque… Avec les résultats qu'on leur connait (du « passable » au « catastrophique »).
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Messerschmitt Me 163 Komet : Innovations et performances
Inspiré directement par les travaux antérieurs du Dr Lippisch sur le DFS 194, le Me 163 a été conçu lorsque Lippisch et son équipe ont intégré Messerschmitt en 1939, emmenant avec eux un prototype inachevé qui serait transformé et testé à Peenemünde. Le développement du Me 163 a été motivé par la nécessité de surpasser les capacités des avions de l'époque. Avec un moteur-fusée HWK RII-203 et, plus tard, le BMW P3330A, il a réalisé des performances de vol impressionnantes, atteignant une vitesse de 1004,5 km/h. Le Me 163 a été le premier avion à atteindre cette vitesse, un exploit réalisé par le pilote d'essai Heini Dittmar en 1941. Le chasseur, avec ses ailes courtes et sa structure compacte, était optimisé pour des ascensions rapides et des attaques en piqué, changeant ainsi les tactiques de combat aérien.
Un véritable exploit technique… Pour un cercueil volant
Malgré ses avancées techniques indéniables, conduire un Me 163 relevait de l'exploit et survivre à un vol s'apparentait à un petit miracle ! Son train d'atterrissage largable et la nécessité d'atterrir en mode planeur augmentaient sa vulnérabilité pendant les phases critiques de décollage et d'atterrissage. De plus, la gestion des carburants hautement réactifs et dangereux nécessitait des précautions extrêmes, exposant le personnel et les pilotes à des risques considérables : 80 % des pertes étaient dues à des accidents au décollage et à l'atterrissage, et 15 % à des incendies en vol ou des pertes de contrôle en piqué ! La complexité de son opération et sa courte autonomie limitaient également son utilité pratique sur le champ de bataille.
Implications historiques et contribution à la guerre
Le Me 163 a été déployé pour la première fois en combat en 1944, servant principalement dans des missions où sa vitesse exceptionnelle pouvait être exploitée pour intercepter des bombardiers alliés. Cependant, ses limitations tactiques et le danger inhérent à son utilisation ont empêché son déploiement à grande échelle. Malgré cela, l'ingéniosité de sa conception et son impact sur le développement de technologies aéronautiques postérieures ont été reconnus et le Me 163 a fait des émules chez les alliés qui pour beaucoup se sont inspirés de la tentative allemande pour développer leur propre avion à réaction post-seconde guerre mondiale.
Ce devait être le plus grand cuirassé de tous les temps mais il a connu un sort tragique
Cet article détaille le parcours du Messerschmitt Me 163 Komet, de ses origines révolutionnaires basées sur le DFS 194 à son rôle durant la Seconde Guerre mondiale et son héritage en tant que prouesse technologique. Le Me 163 incarne les ambitions extrêmes d'un 3e Reich aux abois qui cherchait dans des « armes miracles » un moyen de surpasser sa faiblesse quantitative face aux alliés.
Source : aviationsmilitaires.net
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