
Les puces chinoises permettraient à Nvidia de multiplier les performances de ses superordinateurs.
Selon une étude récente, les chercheurs en informatique chinois auraient réussi à mutliplier les performances des superordinateurs américains équipés de Nvidia, en utilisant des processeurs graphiques entièrement produits en Chine. Cette réalisation remet en cause la domination de longue date des puces américaines dans la recherche scientifique avancée, tout en soulignant potentiellement les conséquences imprévues des sanctions technologiques croissantes imposées par Washington.
Lire aussi :
- Un pays sortira vainqueur du plus grand bouleversement de l’Histoire depuis l’invention de la machine à vapeur : l’intelligence artificielle
- L’Europe peut elle encore gagner la bataille des terres rares face à la Chine et les Etats-Unis ?
Dépasser les « points de blocage » technologiques, enjeu stratégique de premier ordre pour la Chine
Ce développement illustre la stratégie de Pékin visant à atténuer les risques de « points de blocage » technologiques, notamment sa dépendance vis-à-vis des puces électroniques ou circuits intégrés occidentaux dans un contexte de sanctions américaines persistantes.
L’enjeu des simulations à grande échelle
Les enjeux sont particulièrement élevés dans les domaines nécessitant d’importantes ressources computationnelles. Les scientifiques dépendent souvent de simulations à grande échelle et haute résolution pour des applications fourmandes telles que la planification de la défense contre les inondations et l’analyse de l’engorgement des eaux urbaines.
La solution logicielle proposée
Pour parvenir à une percée, le professeur Nan Tongchao de l’Université Hohai à Nanjing, à la tête du laboratoire d’État de ressources en eau et d’ingénierie hydraulique, a piloté une recherche sur une approche de calcul parallèle « multi-nœuds, multi-GPU ». Son équipe s’est concentrée sur l’utilisation de CPU et GPU domestiques pour élaborer un modèle de supercalcul plus efficace.
Innovation dans l’architecture de calcul
Leur travail démontre que des transferts de données efficaces et une coordination des tâches entre plusieurs nœuds sont essentiels pour minimiser les pertes de performance dans le calcul parallèle. Nan a combiné plusieurs GPU dans un seul nœud pour contrebalancer les limitations de performance du matériel domestique, affinant les échanges de données entre les nœuds au niveau logiciel.
Validation et applications futures
Implémenté sur une plateforme informatique domestique polyvalente x86, avec des processeurs Hygon (modèle 7185, doté de 32 cœurs, 64 threads et une fréquence d’horloge de 2,5 GHz) et des GPU domestiques soutenus par 128 Go de mémoire et une bande passante de 200 Gb/s, le nouveau modèle multiplie la rapidité de calcul par 6 avec seulement sept nœuds, réduisant l’utilisation des nœuds de 89% par rapport à TRITON.
Impacts potentiels et perspectives
Les résultats de cette recherche ne se limitent pas à la modélisation des inondations, s’étendant également aux simulations en hydrométéorologie, à la sédimentation, et aux interactions entre les eaux de surface et les eaux souterraines. Le professeur Nan envisage d’élargir ces applications et de tester davantage la stabilité de son modèle dans des pratiques d’ingénierie.
Cet article explore le progrès significatif réalisé par les chercheurs chinois dans le domaine des supercalculateurs, avec une performance décuplée par rapport à celle des systèmes américains équipés de Nvidia. Cette avancée technologique, amplifiée par des optimisations logicielles, pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs dans la recherche scientifique avancée et la compétitivité technologique mondiale.
Source : SCMP
En tant que jeune média indépendant, secret-defense.org a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !