La Suède critique ouvertement la politique énergétique de l'Allemagne.
La Suède, acteur majeur dans la fourniture d'électricité en Europe, exprime ouvertement son mécontentement face aux stratégies énergétiques de l'Allemagne, lesquelles influencent directement les coûts énergétiques pour ses propres consommateurs.
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Diplomatie et désaccords publique entre la Suède et l'Allemagne
Ebba Busch, ministre suédoise de l'Énergie et de l'Industrie, n'a pas mâché ses mots lors d'une conférence de presse récente, critiquant avec véhémence ce qu'elle considère comme une politique énergétique « irresponsable » de la part de l'Allemagne. Abandonnant les usages diplomatiques habituels, elle a exprimé sa frustration envers les décisions prises par Berlin, décisions ayant un impact direct sur le marché énergétique suédois.
Les répercussions d'une politique nucléaire allemande
Suite à la décision de l'ex-chancelière Angela Merkel de fermer les centrales nucléaires allemandes après la catastrophe de Fukushima en 2011, l'Allemagne s'est tournée vers les énergies renouvelables. Cependant, cette transition a rendu la plus grande économie européenne dépendante des conditions météorologiques et des importations d'énergie, principalement de la Suède, exacerbant les fluctuations de prix transfrontaliers.
Les effets du partage énergétique
Les interconnexions électriques entre la Suède et l'Allemagne, bien qu'utiles pour équilibrer l'offre et la demande à l'échelle continentale, ont conduit à une harmonisation des prix de l'électricité entre les deux pays. « Il est inéquitable que les Suédois supportent des coûts calqués sur les prix allemands », a déclaré Mme Busch, soulignant les disparités causées par cette intégration.
La réponse suédoise : Relance du nucléaire
Face à ces défis, la Suède a opté pour une relance de son programme nucléaire, contrairement à l'approche allemande. Cette décision vise à contrer les effets de contagion des prix et à renforcer l'autonomie énergétique suédoise. En parallèle, la Suède a suspendu le projet Hansa PowerBridge, une nouvelle interconnexion de 700 MW, soulignant un désaccord profond sur la gestion énergétique avec l'Allemagne.
La position allemande et les réactions
Berlin, de son côté, rejette l'idée de zonage tarifaire, un système permettant de différencier les prix de l'électricité selon les régions. Stefan Hebestreit, porte-parole du gouvernement allemand, a souligné les efforts en cours pour renforcer les infrastructures de transport électrique afin de résoudre les disparités régionales dans la distribution énergétique.
Tensions régionales et perspectives
La situation en Norvège illustre également des tensions similaires. Le ministre norvégien de l'Énergie a exprimé des réserves quant au renouvellement des câbles sous-marins vers le Danemark, craignant des effets similaires sur les prix. Ce débat a provoqué des frictions, non seulement avec l'Allemagne mais aussi avec la Suède, indiquant un malaise croissant autour de la politique énergétique scandinave.
Cet article explore les répercussions d'une politique énergétique allemande sur ses voisins européens, mettant en lumière les critiques suédoises et les défis posés par les interconnexions énergétiques. La tension entre autonomie nationale et intégration régionale reste au cœur des débats sur l'avenir énergétique de l'Europe.
Source : https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/electricite-la-suede-denonce-la-politique-energetique-irresponsable-de-l-allemagne-qui-pese-sur-les-consommateurs-suedois-87427d30ed0815433c100058cd4e732a
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