
L'achat du porte-avions « Admiral Gorshkov » par l'Inde : Une leçon coûteuse de géopolitique et de défense.
Le porte-avions soviétique « Admiral Gorshkov », acquis par l'Inde auprès de la Russie, s'est révélé être une source de problèmes et de dépenses imprévues, transformant ce qui semblait être une opportunité en un véritable casse-tête financier et technique pour le gouvernement indien.
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« Admiral Gorshkov » : un héritage soviétique transformé en fardeau indien
Au début des années 2000, l'Inde cherchait à moderniser sa flotte navale face à un porte-avions vieillissant et insuffisant pour les besoins contemporains de sa marine. La Russie, rencontrant des difficultés financières et sans grande ambition de domination mondiale à l'époque, accepta de vendre le « Admiral Gorshkov », un porte-avions construit en 1988. Initialement nommé « Kharkov » puis « Baku » avant de devenir « Admiral Gorshkov » après l'éclatement de l'URSS, le navire était un hybride entre un croiseur lance-missiles et un porte-hélicoptères.
Un coût initial sous-estimé
L'Inde a versé 974 millions de dollars pour ce bâtiment qui a nécessité des années de travaux avant même de pouvoir être utilisé. Ce montant initial semblait acceptable pour un porte-avions, mais les coûts de réparation et de modernisation ont rapidement grimpé, avec des exigences russes atteignant jusqu'à 3 milliards de dollars pour mener à bien le projet.
Des réparations sans fin
Les travaux de rénovation, initialement prévus pour moderniser le navire et lui permettre d'accueillir des jets de combat au lieu de simples hélicoptères, se sont étendus de 1996 à 2012. Ces modifications incluaient la réparation de l'unité de propulsion, gravement endommagée lors d'un incident en 1996, et l'installation de systèmes d'armes modernes, y compris la défense aérienne que le navire ne possédait pas initialement.
Le « Vikramaditya » : un renouveau semé d'embûches
Après une longue attente, le navire, rebaptisé « Vikramaditya », ce qui signifie « courageux comme le soleil » en sanskrit, a été finalement livré à l'Inde en 2013. Les problèmes ne se sont pour autant pas arrête là. En effet, peu après sa mise en service, des défauts au niveau des chaudières ont été découverts, affectant la performance du moteur et nécessitant des réparations supplémentaires.
Une leçon de géopolitique et de stratégie navale
Cette expérience a servi de leçon coûteuse pour l'Inde en matière d'achat de matériel militaire à l'étranger, notamment concernant la dépendance vis-à-vis d'un pays fournisseur. Les académies militaires et les écoles de commandement indiennes utilisent désormais cet exemple pour enseigner les complexités des achats internationaux d'équipement de défense.
La flotte indienne est la 7e au monde en 2025
La marine indienne est la septième flotte mondiale en tonnage, avec 155 navires et 68 000 personnels. Elle dispose d'un porte-avions en service (INS Vikramaditya) et d'un en construction (INS Vikrant). Sa flotte sous-marine compte 16 unités, dont un sous-marin nucléaire lanceur d'engins. La marine indienne participe à des exercices multinationaux comme Varuna avec la France et Malabar avec les États-Unis, le Japon et l'Australie. Elle joue un rôle croissant dans l'océan Indien, assurant des missions de lutte anti-piraterie, de sécurisation des voies maritimes et de projection de puissance.
Cet article explore l'achat du porte-avions « Admiral Gorshkov » par l'Inde, illustrant les défis financiers et techniques rencontrés. Ce cas met en lumière les difficultés de modernisation de la défense et les leçons stratégiques tirées, marquant un tournant dans la politique de défense indienne.
Source : https://nationalinterest.org/blog/buzz/india-really-regrets-buying-aircraft-carrier-russia-87051/
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