La France met la pression sur Bruxelles pour un soutien accru.
Si l'Union européenne continue de se fixer des objectifs ambitieux pour la décarbonation de son économie, la France, par la voix de son ministre de l'Industrie, Marc Ferracci, a tenu à exprimer fermement des réserves quant à la capacité de l'industrie nationale à suivre le rythme sans révisions majeures des plans actuels. Cette position a été affirmée dans une récente déclaration, où le ministre insiste sur la nécessité d'une réforme substantielle pour garantir la transition écologique de l'industrie française… sans baisse de compétitivité !
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La décarbonation, un défi pour l'industrie française et européenne
La transition vers une industrie moins polluante est au cœur des préoccupations européennes, mais la France souligne l'insuffisance des mesures d'accompagnement proposées par la Commission européenne. Selon le ministre Ferracci, les efforts demandés à l'industrie ne peuvent pas être assumés sans un soutien concret et renforcé, capable de transformer en profondeur le secteur.
Un appel à une réforme de la taxe carbone
Pour renforcer la compétitivité de l'industrie européenne face à des concurrents internationaux moins contraints par les régulations environnementales, Marc Ferracci propose une réforme audacieuse de la taxe carbone aux frontières dès cette année. Cette mesure vise à pénaliser les importations des pays à forte empreinte carbone, ce qui pourrait potentiellement redonner un avantage compétitif aux entreprises européennes.
L'Europe face au risque d'une industrie affaiblie
Le ministre compare la situation actuelle de l'industrie européenne à celle du système financier en 2008, marquée par un sous-investissement chronique et une baisse de la demande. Cette analogie souligne les risques économiques et sociaux significatifs si des mesures chocs et rapides ne sont pas entreprises pour soutenir le secteur industriel dans sa transition écologique.
Un plan européen jugé insuffisant
Bien que la Commission européenne ait présenté un « pacte pour une industrie propre » visant à mobiliser jusqu'à 100 milliards d'euros pour des projets verts, les propositions concrètes manquent de clarté et d'ambition selon Marc Ferracci. Il critique notamment le manque de propositions chiffrées et un excès de généralités qui ne répondent pas aux urgences actuelles.
La nécessité d'un choc de confiance
Pour rassurer les industriels et garantir leur engagement dans ce processus de transformation, le ministre insiste sur la nécessité d'un véritable « choc de confiance » plutôt que des « remèdes homéopathiques ». Il appelle à des actions décisives qui pourraient redéfinir l'approche européenne face aux défis de la décarbonation.
Rencontre stratégique à Bercy
Ce jeudi, Marc Ferracci accueille à Bercy plusieurs ministres européens de l'industrie pour discuter des crises spécifiques, comme celle de l'industrie sidérurgique, et pour inciter Bruxelles à prendre des mesures plus assertives pour la protection de l'acier européen. Ces discussions pourraient s'avérer cruciales pour l'avenir de l'industrie européenne.
Le positionnement de la France, à travers les déclarations de Marc Ferracci, met en lumière les tensions existantes au sein de l'UE concernant la vitesse et l'efficacité des initiatives de décarbonation. Il reste à voir si cette pression entraînera une révision significative des stratégies européennes en matière d'industrie propre.
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