L'exercice Brunet-Takamori et les légionnaires français forgent de nouveaux liens militaires au Japon.
Depuis une décennie, les relations franco-japonaises en matière de défense ont connu une intensification notable, marquée par une collaboration accrue et diversifiée. Cette montée en puissance des échanges militaires s'illustrera de manière spectaculaire lors de l'exercice Brunet-Takamori prévu ce mois-ci au Japon, réunissant des forces terrestres des deux nations dans un scénario de formation complexe et stratégique.
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Un partenariat stratégique renforcé entre le Japon et la France
La France et le Japon, depuis leur accord de 2013 qualifiant leur relation de « partenariat d'exception », ont régulièrement augmenté leur coopération dans le domaine de la défense. Cela s'est traduit par l'ouverture de négociations pour un accord d'accès réciproque à leurs installations militaires, visant à améliorer l'interopérabilité de leurs forces. Ces discussions ont permis d'élargir le spectre des exercices conjoints, facilitant ainsi une meilleure préparation aux opérations régionales.
Racines historiques des relations militaires
L'histoire militaire partagée entre les deux pays remonte à bien avant l'accord de 2013, avec des interactions initiales datant du 19e siècle. La mission de Jules Chanoine au Japon et la contribution française au développement de l'aviation militaire japonaise dans les années 1920 témoignent de la profondeur de cette relation historique, bien que celle-ci ait été interrompue durant la Seconde Guerre Mondiale.
Expansion des coopérations militaires
Depuis 2023, la France et le Japon ont élargi leur coopération au-delà des forces aériennes et navales, intégrant désormais les unités de combat terrestre. L'exercice Brunet-Takamori, initialement tenu en Nouvelle-Calédonie, a marqué le début de cette nouvelle ère avec la participation de troupes terrestres des deux pays, reflétant une stratégie de sécurité conjointe renforcée dans la région Indopacifique.
Le terrain japonais comme nouvelle arène
La seconde édition de l'exercice Brunet-Takamori, qui se tiendra dans les camps d'Ojyojibara et d'Iwateyama au Japon, verra la participation de légionnaires du 2e Régiment Étranger d'Infanterie et du 39e Régiment d'Infanterie japonais. Ce déploiement sur le sol japonais est une première pour de nombreux légionnaires, renforçant le cadre de l'interopérabilité et de la coopération stratégique entre les deux forces armées.
Détails et objectifs de l'exercice Brunet-Takamori
Prévu du 8 au 21 septembre, cet exercice interarmées s'articule autour de scénarios de lutte contre-guérilla et d'opérations commando, intégrant également l'utilisation de drones au combat. La première édition avait déjà posé les bases d'une intégration opérationnelle et d'un alignement stratégique entre les deux pays, avec un focus sur la sécurité et la stabilité régionale.
Perspectives historiques et futures
Cet exercice n'est pas la première implication des légionnaires en territoire japonais. Dès 2021, des membres de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère avaient participé à l'exercice ARC 21, soulignant la capacité de la France et du Japon à organiser des manœuvres conjointes complexes, y compris des opérations d'assaut amphibie.
Une stratégie de puissance non alignée ?
Alors que la France renforce ses liens militaires avec des nations variées, une question émerge : ce partenariat avec le Japon s'inscrit-il dans la stratégie de « puissance non alignée » que Paris souhaite incarner sur la scène internationale ? Depuis plusieurs années, la France cherche à se positionner en tant qu'acteur indépendant, naviguant entre les grandes puissances sans s'aligner systématiquement avec l'une ou l'autre. Ce rapprochement avec le Japon, tout en participant à la stabilité de la région Indopacifique, pourrait être vu comme un moyen pour la France de renforcer son autonomie stratégique. En développant des coopérations bilatérales avec des partenaires clés, Paris semble vouloir diversifier ses alliances pour éviter une trop grande dépendance vis-à-vis des grandes coalitions militaires, comme celles de l'OTAN ou des États-Unis. Toutefois, cet engagement croissant dans la région asiatique, où les tensions entre grandes puissances augmentent, pose la question de savoir si la France pourra réellement maintenir son indépendance stratégique tout en participant à des initiatives communes avec des alliés ayant des priorités géopolitiques distinctes.
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Cet article explore les dynamiques et les évolutions des relations militaires franco-japonaises à travers le prisme de l'exercice Brunet-Takamori. Ce partenariat stratégique, renforcé par des interactions historiques et des exercices conjoints récents, illustre un engagement mutuel vers une coopération de défense plus étroite, adaptée aux défis contemporains de la région Indopacifique.
Source : Ambassade France au Japon
Images : Entraînement terrestre franco-japonais inédit lors de l'exercice Brunet Takamori 23 – © Ministère des Armées
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