Le Japon investit 3,85 milliards d'euros dans des avions ravitailleurs KC-46A.
L'annonce récente du Japon d'acquérir neuf avions ravitailleurs Boeing KC-46A pour 4,1 milliards de dollars (environ 3,85 milliards d'euros) a surpris de nombreux observateurs. Ce choix soulève des questions, notamment en raison des limitations techniques connues du KC-46A par rapport à l'Airbus A330 MRTT. Cette décision met en lumière les dynamiques du marché de l'aéronautique militaire et le poids du leadership américain dans ce secteur.
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Renforcement stratégique de la flotte japonaise
Avec cette nouvelle acquisition, la flotte japonaise de KC-46A passera à quinze appareils, complétant les six avions déjà en service ou commandés. Ces avions sont exploités par la Force aérienne d'autodéfense japonaise (JASDF), notamment par le 405e Escadron de ravitaillement aérien. Ce renforcement vise à améliorer les capacités de ravitaillement en vol et de transport de passagers du Japon, contribuant à une dissuasion plus forte dans la région Indo-Pacifique.
Capacités et équipements des KC-46A
Le KC-46A est équipé de deux moteurs turbofans à double flux et possède une capacité de carburant de 96 161 kilogrammes, lui permettant de ravitailler la plupart des avions à voilure fixe. Il dispose d'un système de ravitaillement en vol contrôlé par fly-by-wire, assurant un transfert de carburant fluide en vol. De plus, l'appareil est doté d'un système avancé d'autoprotection lui permettant d'opérer dans des environnements contestés.
Un choix controversé face à l'Airbus A330 MRTT
Cependant, le choix du KC-46A suscite des interrogations. Connu pour ses limitations techniques, notamment des problèmes de système de vision à distance et de fiabilité du ravitaillement, le KC-46A est souvent considéré comme moins performant que l'Airbus A330 MRTT. L'A330 MRTT, développé par Airbus, offre une capacité de ravitaillement supérieure, une autonomie accrue et une polyvalence reconnue, ayant de plus réalisé un record opérationnel il y a quelques mois. Ce choix du Japon souligne une fois de plus la difficulté pour la France et l'Europe de concurrencer le leadership mondial américain sur de tels contrats, malgré des offres technologiques souvent jugées plus avancées.
Implications pour la sécurité régionale
Selon l'Agence de coopération pour la sécurité de défense (DSCA), l'expansion de la flotte de KC-46A du Japon vise à soutenir les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en renforçant la sécurité d'un allié clé dans la région. Cette décision améliore la capacité du Japon à répondre aux menaces actuelles et émergentes, notamment dans un contexte de tensions croissantes en Asie de l'Est.
Partenariat industriel entre les États-Unis et le Japon
Le Japon, premier client à l'exportation du KC-46A, participe également à la production de l'avion, avec environ 16 % du fuselage produit par des sous-traitants japonais pour Boeing. Cette collaboration industrielle renforce les liens économiques entre les deux pays et favorise le transfert de technologie.
Perspectives futures pour l'industrie aéronautique française
Cette situation met en évidence les défis auxquels est confrontée l'industrie aéronautique française. Malgré la qualité et l'innovation des appareils comme l'Airbus A330 MRTT, la France peine à rivaliser avec l'influence américaine dans les contrats internationaux majeurs. Cela soulève des questions sur la stratégie à adopter pour renforcer la compétitivité française et européenne sur le marché mondial de l'aéronautique militaire.
Cet article explore la décision du Japon d'acquérir neuf avions ravitailleurs KC-46A malgré leurs limitations techniques, au détriment de l'Airbus A330 MRTT. Il analyse les implications de ce choix sur la sécurité régionale, le partenariat industriel entre le Japon et les États-Unis, et souligne les défis auxquels fait face l'industrie aéronautique française pour concurrencer le leadership américain dans ce secteur.
Source : Army Recognition
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