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Ni de béton, ni de barbelés : Une nouvelle « Muraille de Chine » de 3 000 km va voir le jour en Europe de l’Est pour contrer la menace russe à ses frontières

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Ni de béton, ni de barbelés : la nouvelle
Ni de béton, ni de barbelés : la nouvelle "Muraille de Chine" va voir le jour en Europe de l'Est pour contrer la menace russe à ses frontières

L'OTAN construit un mur de drones de 3 000 km contre la menace russe.

Il ne sera ni de béton, ni de barbelés. Il ne se verra pas depuis l'espace. Pourtant, il s'étendra de la mer de Barents à la mer Baltique, sur près de 3 000 kilomètres ! Voici le “ Wall”, une barrière aérienne numérique que plusieurs pays de l'OTAN ont décidé d'ériger à l'Est de l'Europe. À l'ère de la guerre hybride, ce projet incarne une bascule : le contrôle de l'espace aérien passe désormais par le contrôle de la donnée.

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Le “Drone Wall” sera constitué d'un système multi-couches, associant drones de reconnaissance dopés à l'intelligence artificielle, capteurs au sol, radars légers mobiles, antennes de brouillage et satellites.

L'objectif de cette nouvelle muraille de chine est de fournir une détection en temps réel sur la totalité de la frontière orientale de l'OTAN, de la Norvège à la Pologne. Une réponse directe aux incursions russes, aux brouillages GPS, aux drones d'observation, aux trafics frontaliers et aux provocations dites “liminaires”.

Les principales mission du « Drone Wall »:

Composant Fonction
Drones de surveillance IA Reconnaissance aérienne autonome et détection d'activités suspectes
Systèmes anti-drones Neutralisation des engins hostiles en vol
Radars de terrain et capteurs acoustiques Analyse des mouvements au sol et dans les basses couches de l'atmosphère
Satellites et relai spatial Vue globale et coordination inter-alliée

Selon Martin Karkour, responsable chez Quantum Systems, entreprise allemande impliquée dans le projet :

« Ce mur n'est pas symbolique. Il est réel. La technologie est prête. Ce qu'il manque, c'est une coordination politique à l'échelle de l'OTAN. »

L'Allemagne en chef de file

C'est Berlin qui pilote cette initiative inédite, soutenue par six pays membres : Norvège, Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne. Un axe nord-est déterminé à ne plus dépendre uniquement des États-Unis pour assurer sa défense.

Le chancelier Friedrich Merz a levé les verrous budgétaires et donné la priorité aux entreprises nationales. Quantum Systems produit déjà plusieurs centaines de drones par mois. Le message est limpide : la réindustrialisation militaire allemande passera par le ciel.

Côté estonien, la mobilisation est déjà visible. L'entreprise DefSecIntel Solutions a développé Erishield, un système capable de détecter, classer et intercepter des drones ennemis grâce à une IA embarquée. L'Estonie prévoit 12 millions d'euros d'investissement dans les trois ans.

Autres entreprises impliquées :

  • Rantelon : capteurs radar passifs
  • Marduk Technologies : brouillage directionnel
  • Hevi Optronics : optiques longue distance

Un chantier déjà actif en Pologne

C'est en Pologne que le mur a déjà commencé à s'ériger, sous l'appellation “Shield-East”. Ce programme prévoit l'installation de 700 kilomètres d'infrastructure de surveillance, incluant des postes d'observation autonomes, des zones de déploiement mobile, et des stations de contre-mesures.

La suite du projet dépendra de décisions prises à l'échelle de l'OTAN, mais Varsovie a d'ores et déjà sécurisé les premiers tronçons critiques près de Kaliningrad et de la Biélorussie.

Une réponse directe à la guerre en Ukraine

Ce projet ne sort pas de nulle part. Depuis 2022, la guerre en Ukraine a prouvé qu'un conflit moderne ne commence par des drones d'observation, des brouillages GPS, des missiles vagabonds. Or, ces menaces passent par les airs. Et s'y opposer nécessite une réponse technologique, pas simplement militaire.

Le mur de drones vise à neutraliser ces menaces avant qu'elles ne franchissent la ligne rouge.

Voici les menaces visées :

  • Drones d'espionnage à haute altitude
  • Drones kamikazes tactiques
  • Contrebandes autonomes transfrontalières
  • Brouilleurs GPS mobiles dissimulés
  • Tentatives d'infiltration via vecteurs aériens civils

Vers une souveraineté européenne renforcée

Au-delà de la menace russe, le projet traduit une évolution profonde : l'Europe veut désormais maîtriser ses propres frontières numériques. Cela implique des investissements lourds dans les technologies de défense, mais aussi une sortie progressive de la dépendance stratégique américaine.

Contributions prévues par pays participants :

Pays Budget alloué (estimation) Contributions industrielles
Allemagne 80–100 M€ Quantum Systems, consortium drone IA
Estonie 12 M€ DefSecIntel, Rantelon, Marduk
Lituanie Non communiqué Systèmes de surveillance frontalière
Pologne En phase d'évaluation Infrastructure de détection et appui Shield-East

Le ciel comme frontière

Avec ce projet, les lignes vont changer. Les murs ne seront plus faits de pierre, mais de données. Les frontières ne seront plus seulement des obstacles, elles surveilleront, intercepteront et analyseront.

Demain, les batailles pourraient certes ne pas faire de bruit. Mais elles auront déjà été vues.

Source : https://www.newsweek.com/drone-wall-coming-natos-eastern-border-2063177

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