
Le missile nucléaire russe qui vole à Mach 6 : l’arme qui pourrait balayer une armée en une seule salve.
Il est invisible à l’œil nu, mais sa trajectoire est redoutée dans tous les états-majors occidentaux. Il parcourt 2 kilomètres à la seconde. À bord, une charge que peu de pays osent encore envisager d’employer. Son nom ne sera jamais prononcé officiellement, mais il incarne une rupture stratégique majeure. La Russie vient de dévoiler un engin que beaucoup redoutaient : un missile nucléaire air-air.
L’information n’a pas été diffusée en grande pompe à Moscou. Elle a émergé dans un rapport du renseignement militaire américain. Un document sobre, mais aux implications colossales.
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Le missile R-37M : une bascule tactique aux portes de l’Europe
Le missile en question, c’est le R-37M, connu sous l’appellation OTAN de « AA-13 Axehead ». Cette munition, jusqu’ici classique, a été revue et adaptée pour accueillir une charge nucléaire. Un changement discret, mais capital. En modifiant cette arme initialement conçue pour détruire des avions à longue distance, la Russie offre à ses chasseurs une capacité d’interception nucléaire aérienne. Une première depuis la Guerre froide.
Le R-37M est lancé depuis un intercepteur MiG-31BM, appareil conçu pour voler à plus de 3 000 km/h. Une fois en l’air, le missile peut atteindre une cible à près de 400 kilomètres, soit la distance Paris-Bruxelles… mais en moins de 4 minutes.
En dessous de 60 kilogrammes, la tête explosive embarque assez d’espace pour intégrer une ogive nucléaire miniaturisée. Et ce n’est pas un simple concept de laboratoire : la DIA américaine estime que cette capacité est déjà opérationnelle, intégrée aux escadrons russes stationnés à proximité du Belarus.
Données techniques d’un missile hors normes
Voici les principales caractéristiques connues de ce missile :
Paramètre | Valeur |
---|---|
Nom | R-37M / AA-13 “Axehead” |
Vitesse maximale | Mach 6 (environ 7 400 km/h) |
Portée | Jusqu’à 400 km |
Masse de l’ogive | 60 kg |
Plateforme de lancement | MiG-31BM |
Système de guidage | Inertiel, radar actif, corrections en vol |
Le missile possède une propulsion à deux étages, avec un propulseur largable qui le propulse à une vitesse fulgurante dès la phase initiale. Il peut corriger sa trajectoire en temps réel grâce à des mises à jour via liaison radio, avant d’activer son radar terminal pour verrouiller la cible.
Une arme pensée pour désintégrer le commandement ennemi
Le R-37M, même dans sa version conventionnelle, est conçu pour frapper des cibles aériennes stratégiques : avions radar AWACS, ravitailleurs, plateformes de guerre électronique. Il vise à décapiter le système de commandement aérien adverse avant même l’engagement d’une escadrille.
Avec une version nucléaire, la logique change. Il ne s’agit plus de neutraliser un appareil, mais une formation complète. Une seule salve de quatre missiles pourrait théoriquement pulvériser un escadron entier. La perspective inquiète tous les spécialistes en stratégie aérienne : les doctrines actuelles, construites autour de la supériorité aérienne par saturation ou furtivité, se retrouvent obsolètes face à une menace de cette nature.
Belarus : le laboratoire de la dissuasion tactique
Le missile R-37M nucléaire n’est que la partie émergée de l’arsenal russe en cours de réorganisation. Le Belarus est aujourd’hui l’un des terrains d’expérimentation privilégiés pour cette nouvelle stratégie de dissuasion.
Selon la même source du renseignement américain, la Russie y installe des dépôts d’armes nucléaires, des hangars renforcés, mais aussi des infrastructures pour entraîner les pilotes biélorusses à la manipulation de ces armes. Des avions à double capacité, conventionnelle et nucléaire, y sont déjà stationnés.
Ces missiles s’intègrent dans une panoplie de plus de 2 000 ogives nucléaires tactiques que la Russie maintient hors du champ des traités internationaux. Le traité New START limite à 1 550 le nombre d’ogives stratégiques déployées, mais ne couvre pas ces armes dites « non-stratégiques », plus souples à employer dans un conflit localisé.
Dissuasion ou seuil de l’irréparable ?
Du côté américain, on observe sans illusions. Le rapport note que, malgré cette montée en puissance, la Russie ne prévoit pas, à ce stade, l’usage de l’arme nucléaire en Ukraine. Mais une ligne rouge existe : une menace existentielle sur l’intégrité du régime ou du territoire.
Ce que redoutent les analystes, c’est l’apparition d’un « trou noir » stratégique, un espace où la doctrine de réponse conventionnelle ne suffit plus, et où la dissuasion nucléaire ne s’applique pas encore clairement.
C’est exactement ce que permet un missile comme le R-37M modifié. Par son rayon d’action, sa vitesse et sa charge, il abolit la distinction entre le champ de bataille local et l’engagement stratégique. Il crée un effet de terreur ciblée, rapide, sans franchir le seuil d’un ICBM intercontinental.
Source : https://economictimes.indiatimes.com/news/international/global-trends/russia-has-reportedly-tested-a-secret-nuclear-air-to-air-missile-heres-what-we-know/articleshow/121343086.cms
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