
Dark Eagle pourrait pulvériser n’importe quel ennemi en moins de 10 minutes.
Ce vendredi 25 avril dernier, un missile américain a quitté le sol de Floride à une vitesse cinq fois supérieure à celle du son. Son nom : Dark Eagle. Ce test, mené discrètement depuis la base de lancement de Cape Canaveral, pourrait être un nouveau tournant dans l’histoire militaire car il le hurle au monde entier : Les États-Unis viennent d’entrer de plain-pied dans l’ère de l’hypersonique !
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Le Dark Eagle file une vitesse prodigieuse le rendant difficile à intercepter
Le Dark Eagle, officiellement baptisé Long-Range Hypersonic Weapon (LRHW), est capable d’atteindre plus de 6 100 kilomètres par heure et de parcourir 2 775 kilomètres en ligne droite. Plus qu’un missile, c’est un vecteur stratégique de frappe rapide, doté d’un planeur manœuvrable comme ogive, lui permettant de changer de trajectoire en plein vol, tout en restant dans l’atmosphère.
Cette capacité lui permet d’échapper aux systèmes antimissiles traditionnels, conçus pour intercepter des projectiles prévisibles. Résultat : le Dark Eagle peut atteindre des cibles critiques avant même que l’adversaire ne réalise qu’il est visé.
Une réponse directe aux missiles russes et chinois
Depuis plusieurs mois, les démonstrations de force se multiplient. La Russie a tiré son missile hypersonique Oreshnik contre l’Ukraine à l’automne 2024. La Chine a pour sa part déployé son DF-17, capable de frapper le Japon, où sont stationnées des forces américaines.
Pour Washington, le Dark Eagle est la riposte nécessaire : un outil pour briser les dispositifs A2/AD (anti-access/area denial), ces bulles de déni d’accès installées autour de la mer de Chine ou de l’enclave de Kaliningrad.
Selon le Congrès américain, chaque unité de Dark Eagle comprendra quatre lanceurs et huit missiles. Le système, bien que retardé par des problèmes d’intégration, est désormais attendu pour une mise en service avant septembre 2025.
Une arme nommée pour effrayer
L’armée américaine a tenu à donner un nom peu subtil mais évocateur à son dernier jouet :
- « Dark » pour symboliser la capacité du missile à détruire les systèmes ennemis dans l’ombre, sans avertissement
- « Eagle », en référence à l’animal emblématique des États-Unis : rapide, silencieux, précis et implacable.
C’est Patrick Mason, secrétaire adjoint par intérim à l’acquisition pour l’U.S. Army, qui l’a résumé ainsi : « Ses vitesses, sa précision et sa polyvalence justifient pleinement le nom de Dark Eagle. »
Un déploiement stratégique vers l’Indopacifique ?
Si le test s’est déroulé sur le sol américain, c’est le Japon qui pourrait bientôt accueillir la première unité de Dark Eagle, au sein de la Multi-Domain Task Force de l’U.S. Army. Ce positionnement n’est pas fortuit : il place la Chine, la Corée du Nord et une partie de la Russie à portée de tir.
Avec ce système, les États-Unis pourraient neutraliser des batteries de missiles, des centres de commandement ou des aérodromes adverses en quelques minutes, sans recours à l’aviation pilotée.
Liftoff of the LRHW Dark Eagle this morning 🚀 https://t.co/lCJhUXxT84 pic.twitter.com/YJXXuSxmJK
— Jerry Pike (@JerryPikePhoto) April 25, 2025
Une révolution dans la doctrine militaire
L’intérêt du Dark Eagle ne repose pas uniquement sur sa vitesse. Il est conçu pour frapper vite, sans alerte, et sans trajectoire balistique prévisible. Dans un contexte où les États-Unis cherchent à compenser leur retard face aux avancées chinoises et russes dans l’hypersonique, ce missile devient un pion essentiel du dispositif dissuasif américain.
En combinant vitesse, manœuvrabilité et précision, il change les règles d’engagement, obligeant les adversaires à redéfinir leurs propres doctrines de défense.
Le compte à rebours est lancé
Reste à savoir si d’autres essais seront menés avant la validation opérationnelle du système. Le temps presse : l’année fiscale 2025 se termine en septembre. D’ici là, le Pentagone devra démontrer que le système est prêt, fiable, et interopérable avec ses alliés.
Mais une chose est déjà certaine : avec Dark Eagle, les États-Unis ne veulent plus se contenter de suivre la course hypersonique. Ils comptent en prendre la tête. Et dans ce jeu, celui qui frappe en premier… frappe souvent seul.
Quels sont les équivalents dans le monde au Dark Eagle américain ?
Le missile hypersonique américain Dark Eagle, capable de voler à plus de Mach 5 sur une portée de près de 2 800 à 3 200 km avec une grande précision et manœuvrabilité, trouve ses équivalents dans les armes russes Zircon et Kinzhal, ainsi que dans le missile chinois DF-17. Ces systèmes partagent des caractéristiques similaires : vitesse hypersonique, capacité de manœuvre en vol pour échapper aux défenses antimissiles, et portée intermédiaire à longue. Le Zircon russe, lancé depuis des navires et sous-marins, est déjà opérationnel et réputé pour sa vitesse et sa furtivité, tandis que le Kinzhal est un missile air-sol hypersonique déployé sur des avions. Le DF-17 chinois, quant à lui, est un missile balistique à planeur hypersonique, illustrant la course mondiale à ces technologies avancées. Tous ces missiles représentent un défi majeur pour les systèmes de défense actuels et redéfinissent la dissuasion stratégique dans le monde.
Image : Département de la défense des États-Unis
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