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Un « petit » missile mais diablement efficace développé par les Etats-Unis pourrait donner des sueurs froides à la Chine

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Un "petit" missile mais diablement efficace développé par les Etats-Unis pourrait donner des sueurs froides à la Chine

Les Américains testent une arme courte portée plus rapide que jamais.

Trois tirs statiques, un vol balistique réussi et une vitesse qui dépasse les standards actuels : les États-Unis viennent de faire voler un missile aux performances inédites. Mis au point dans l'urgence par deux géants de l'armement, cet intercepteur nouvelle génération pourrait transformer la défense aérienne à très courte portée. Entre laboratoire militaire et menaces dans le ciel, voici le récit d'un essai passé inaperçu… sauf pour ceux qui suivent les trajectoires.

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15 kg d'efficacité brut pour ce nouveau missile américain

En l'espace de quelques semaines seulement, des essais sensibles ont eu lieu dans des sites isolés aux États-Unis. Raytheon et Northrop Grumman, deux des piliers de l'industrie militaire américaine, ont conjointement testé un moteur-fusée compact, capable de propulser un missile courte portée à des vitesses inégalées. Officiellement, il s'agit d'un système destiné à remplacer les intercepteurs vieillissants de l'US Army.

Trois tirs statiques ont d'abord été réalisés dans des environnements très différents, simulant des conditions extrêmes : froid sec, chaleur désertique, et humidité tropicale. Puis, sans tambour ni trompette, un vol balistique complet a été mené. Le missile, armé d'un moteur « Highly Loaded Grain » (HLG), a démontré une montée en puissance rapide, une trajectoire stable, et une portée accrue. À la différence de certains systèmes actuels, il peut être lancé depuis un simple trépied, un véhicule ou même à l'épaule.

Une guerre de moteurs dans un tube de moins d'un mètre

Derrière l'acronyme HLG, se cache une technologie à la fois ancienne et entièrement revisitée. Le moteur à propergol solide n'est pas une nouveauté en soi. Ce qui change ici, c'est sa densité énergétique. Le grain de propergol, surchargé en matériaux réactifs, permet une poussée plus longue et plus intense dans un format compact.

Le missile qui en résulte mesure moins d'un mètre cinquante, pèse environ 15 kg, et serait capable de dépasser Mach 3 dès la sortie du tube. Grâce à une combustion maîtrisée et progressive, le système peut moduler son accélération pour optimiser sa portée et surprendre les cibles en manœuvre.

Tableau comparatif des performances déclarées :

Caractéristique Missile NGSRI Intercepteur classique (ex : FIM-92 Stinger)
Portée 7 à 9 km 4,8 km
Vitesse max Mach 3+ Mach 2,2
Mode de lancement Trépied / Véhicule / Épaule Épaule uniquement
Système de guidage Infrarouge / radar actif Infrarouge passif

Une course contre l'imprévu

Si les performances sont prometteuses, le calendrier de développement l'est encore plus. En moins de six mois, les équipes ont été capables de passer d'un concept en laboratoire à un vol d'essai complet. Un rythme inhabituel, même pour l'industrie de défense américaine, souvent engluée dans des délais décennaux.

C'est au laboratoire balistique d'Allegany, en Virginie-Occidentale, que la fusion entre le savoir-faire de Raytheon et les technologies de propulsion de Northrop Grumman a opéré. Grâce à l'automatisation poussée de la production et à l'utilisation de composants modulaires, les ingénieurs ont pu tester plusieurs variantes du moteur en un temps record. Chaque prototype a été fabriqué avec une précision de l'ordre du dixième de millimètre.

Une menace venue du ciel

Pourquoi cet empressement ? La réponse se trouve peut-être dans l'évolution des menaces. Depuis 2022, l'armée américaine a vu augmenter les risques liés aux drones rapides, aux missiles de croisière à basse altitude, et aux projectiles hypersoniques de courte portée. Les systèmes actuels, souvent lents à activer et limités en portée, ne répondent plus aux besoins opérationnels.

Avec ce nouvel intercepteur, les forces terrestres américaines veulent disposer d'un rempart réactif capable d'abattre une cible en mouvement à 8 kilomètres de distance, en moins de 5 secondes après détection. Ce type de missile pourrait être déployé autour de bases avancées, de convois en mouvement ou de zones urbaines sensibles.

Liste des usages tactiques envisagés :

  • Défense de site stratégique (aéroport, radar, dépôt de munitions)
  • Protection de convois mobiles
  • Interception de drones kamikazes
  • Neutralisation de missiles subsoniques

Des ambitions qui dépassent les frontières

Officiellement, le programme NGSRI (Next Generation Short-Range Interceptor) est prévu pour équiper l'US Army et les Marines. Officieusement, plusieurs pays alliés suivent de près son évolution. L'OTAN cherche à remplacer certains intercepteurs vieillissants, tandis qu'Israël et le Japon pourraient être intéressés par une version adaptée à leurs propres systèmes de détection.

Le coût unitaire de ces nouveaux missiles n'a pas été communiqué, mais une estimation crédible évoque un prix de 120 000 euros par unité, hors plateforme de lancement. Un prix compétitif si l'on considère qu'un missile Aster 30 utilisé par les marines européennes dépasse les 2 millions d'euros.

L'industrie américaine muscle sa réponse

Derrière cette démonstration de force technologique, c'est tout un pan de l'industrie militaire américaine qui se mobilise. Le pari est de rendre l'innovation suffisamment rapide pour suivre le rythme du terrain, sans attendre les traditionnels cycles d'acquisition.

Frank DeMauro, responsable des systèmes d'armement chez Northrop Grumman, parle d'“agilité industrielle”. À ses yeux, il faut produire à bas coût, dans des volumes élevés, des missiles capables d'évoluer avec les menaces. Un discours qui vise aussi à rassurer le Congrès américain, soucieux des dépenses et des résultats.

Pour Raytheon, il s'agit également de conserver sa place face à Lockheed Martin et Boeing dans la compétition des missiles tactiques. Le HLG n'est qu'une première étape. D'autres configurations sont à l'étude, notamment des moteurs à pulsations multiples ou hybrides à combustion réglable.

Source : https://www.rtx.com/news/news-center/2025/06/05/rtx-and-northrop-grumman-conduct-successful-rocket-motor-tests-for-u-s-armys-ne

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