
La France prépare en secret une arme révolutionnaire capable de rivaliser avec les meilleurs lance-roquettes du monde, tout en assurant son indépendance technologique et stratégique.
Alors que les HIMARS américains s'imposent partout, la France mise sur un système 100 % souverain pour reprendre l'avantage. Baptisé Thundart, ce nouveau monstre de la dissuasion frappe fort avec 150 km de portée et un objectif clair : remplacer les vieux LRU avant 2027. Deux géants industriels s'affrontent pour décrocher ce marché stratégique de 600 millions d'euros, avec une démonstration prévue en 2026.
A lire aussi :
- 2 000 tirs à la seconde : cette nouvelle arme chinoise efface les drones ennemis avant même qu'ils n'apparaissent sur les radars
- L'Espagne va armer ce voisin de la Russie qui entend protéger ses frontières avec un contrat de 360 millions d'euros pour 42 blindés high-tech
Une course contre la montre pour rester dans le jeu
Le compte à rebours est lancé : les derniers systèmes LRU de l'armée française seront hors service d'ici 2027. Ces engins, hérités du M270 américain, ne sont plus adaptés aux nouveaux théâtres d'opération. Pour ne pas dépendre d'un achat étranger, Paris mise sur un projet de lance-roquettes de nouvelle génération. L'objectif est clair : démonstration de tir avant mi-2026, décision finale en 2026, livraisons avant 2030.
Deux géants industriels sur la ligne de départ
Le projet baptisé FLP-T (Frappe Longue Portée Terrestre) oppose deux consortiums : Safran-MBDA et Thales-ArianeGroup. Chaque binôme développe son propre prototype. Le système de Safran et MBDA, nommé Thundart, repose sur des technologies éprouvées. Il intègre un missile de 227 mm guidé, conçu pour frapper avec précision à 150 km. Le gagnant du concours verra son produit entrer en production, sans nouvel appel d'offre, si les performances sont validées.
Un budget colossal pour une souveraineté à tout prix
Pour ne pas se retrouver dépendant des Américains, l'État français a prévu une enveloppe de 600 millions d'euros sur la période 2024-2030. Ce budget doit permettre l'achat d'au moins 13 systèmes d'ici 2030, puis 26 pour équiper un bataillon complet d'ici 2035. Une fois cette étape franchie, la production sera accélérée pour couvrir d'éventuels besoins supplémentaires ou exporter vers d'autres pays européens.

Des avantages clairs face aux concurrents étrangers
Pourquoi insister sur une version française alors que les HIMARS sont déjà éprouvés au combat ? D'abord parce que la version française ne dépendra d'aucune contrainte américaine. Pas besoin d'autorisations pour exporter ou modifier le système. Ensuite, les capacités de production seront intégralement européennes, assurant une autonomie logistiquemême en période de crise.
Une Europe en quête d'alternatives crédibles
La majorité des pays européens se tournent vers le PULS israélien, le Chunmoo sud-coréen ou le HIMARS américain. Mais avec la pression croissante de l'Union européenne pour consommer local, une solution comme Thundart pourrait séduire de nouveaux clients comme la Suède, la Norvège ou le Royaume-Uni. Si la France réussit son pari, elle pourrait bien imposer la seule solution européenne du marché.
Une fenêtre commerciale très étroite
Le marché est déjà très encombré. La France joue contre la montre. Si son système n'est pas prêt avant 2030, aucune chance à l'export selon les analystes. Le pari est risqué : d'un côté, une solution souveraine made in France ; de l'autre, des produits disponibles immédiatement et déjà testés sur le terrain. Pour gagner, le temps et les performances seront les deux variables clés.
Des ambitions à long terme avec des frappes à 1 000 km
Le projet FLP-T ne s'arrête pas à 150 km. Les autorités françaises ont déjà commandé des études pour intégrer à l'avenir des missiles hypersoniques capables de frapper à 500 km, voire 1 000 km. Ces capacités de frappe étendues pourraient venir d'ici 2035, renforçant encore le rôle stratégique du FLP-T. Un premier démonstrateur a même été présenté à Eurosatory 2024, confirmant l'avancement du projet.
Planning prévisionnel du programme FLP-T
Étape | Date prévue |
Début des travaux industriels | Fin 2023 |
Signature des partenariats | Novembre 2023 |
Présentation du prototype | Juin 2024 (Eurosatory) |
Tir de démonstration | Mi-2026 |
Choix du système définitif | Fin 2026 |
Début des commandes | 2027 |
Entrée en service | Avant 2030 |
Équipement complet du bataillon | 2035 |
Source : DGA
En tant que jeune média indépendant, secret-defense.org a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !