Accueil Accords et Organisations L’hégémonie française dans les sous-marins militaire est mise en péril par cette...

L’hégémonie française dans les sous-marins militaire est mise en péril par cette alliance germano-italienne qui menace le marché asiatique

593
0
L'hégémonie française dans les sous-marins militaire est mise en péril par cette alliance germano-italienne qui menace le marché asiatique
L'hégémonie française dans les sous-marins militaire est mise en péril par cette alliance germano-italienne qui menace le marché asiatique

Les Philippines veulent des sous-marins allemands et italiens.

La philippine pourrait bientôt plonger dans une nouvelle ère grâce à un partenariat stratégique entre Fincantieri (Italie) et thyssenkrupp Marine Systems (Allemagne).  L'archipel asiatique cherche à s'équiper avec les sous-marins les plus furtifs et autonomes du marché, dans un contexte régional tendu, notamment en mer de Chine méridionale. Malheureusement cette nouvelle ne fait pas que des heureux… Particulièrement dans l'Hexagone où notre champion Naval Group voit ça d'un mauvais œil.

Lire aussi :

Des U212 nouvelle génération pour une marine en mutation

Le modèle proposé est le U212 NFS (Near Future Submarine), une évolution directe du U212A déjà en service en Allemagne et en Italie. Il s'agit de sous-marins diesel-électriques dotés d'une propulsion anaérobie (AIP), leur permettant de rester immergés plusieurs semaines sans remonter à la surface.

Ils sont conçus pour réduire au minimum leur signature acoustique, visuelle et magnétique, grâce notamment à l'utilisation de l'acier Amanox, non magnétique, et à des technologies de furtivité inspirées du domaine spatial. Autant dire que dans les eaux contestées du Pacifique, ils seront presque invisibles.

Google Earth révèle que la flotte chinoise est beaucoup plus puissante que ce qu'on pensait avec cette base abritant 6 sous-marins nucléaires

Coopération industrielle à plusieurs niveaux

Le ne se limite pas à l'achat de matériel. Il repose sur un accord de coopération industrielle signé le 16 avril 2025 à Gênes. Ce texte prévoit une collaboration à long terme pour transférer des compétences, former des équipages et construire une base navale dédiée aux opérations sous-marines.

L'offre comprend aussi des formations techniques, logistiques et doctrinales, directement encadrées par la marine italienne, ce qui garantit un transfert d'expérience opérationnelle rare dans ce genre de contrat.

Une manière de faire croître rapidement une force sous-marine crédible, sans repartir de zéro.

Le programme Horizon III comme tremplin stratégique

Ce projet s'inscrit dans le cadre du programme « Horizon III », un vaste plan de modernisation militaire lancé par Manille pour renforcer ses capacités navales. L'idée est claire : doter l'archipel d'une force de dissuasion autonome, capable de protéger ses eaux territoriales et ses zones économiques exclusives face aux incursions croissantes — notamment chinoises — en mer de Chine méridionale.

Avec ses plus de 7 000 îles à surveiller, les Philippines ont tout à gagner à intégrer des sous-marins modernes à leur flotte, d'autant plus que la géographie insulaire se prête parfaitement à la guerre navale asymétrique.

Une alliance germano-italienne bien rodée

Fincantieri et thyssenkrupp ne sont pas des partenaires de circonstance. Leur coopération dans la construction de sous-marins remonte à 1996, avec le programme U212A. Aujourd'hui, ils exportent leur savoir-faire dans le but de répondre à des demandes hors Europe, tout en renforçant l'autonomie stratégique de leurs partenaires.

La manœuvre est habile : en proposant un système éprouvé, modulaire, et associé à un accompagnement opérationnel complet, ils rendent leur offre difficile à concurrencer.

Naissance d'un nouveau géant de l'armement franco-allemand pour créer le meilleur char du monde

Une menace directe pour Naval Group et sa position en Asie

Si cette alliance germano-italienne est un vrai symbole de coopération européenne réussie, elle ne fait pas que des heureux sur le vieux continent. Elle représente en effet une concurrence frontale pour Naval Group, le géant français de la construction navale militaire. Historiquement bien implanté en Asie, notamment via des offres en Inde, en Indonésie et aux Émirats arabes unis, le groupe tricolore voit désormais ses parts de marché sérieusement convoitées par des acteurs européens qui maîtrisent tout autant les technologies sous-marines avancées.

À titre de comparaison, le contrat australien perdu par Naval Group en 2021, estimé à 56 milliards d'euros, avait déjà fragilisé sa position internationale. Or, le marché asiatique des sous-marins est aujourd'hui en pleine expansion : selon le SIPRI, plus de 100 sous-marins devraient être commandés d'ici 2035 en Asie-Pacifique, pour une valeur totale avoisinant 80 milliards d'euros.

Si les Philippines valident ce partenariat, Fincantieri et thyssenkrupp pourraient engranger plusieurs milliards, et asseoir une présence durable dans une région où Naval Group ne peut plus se contenter de son prestige historique. D'autant que l'offre européenne conjointe s'accompagne d'une stratégie d'implantation locale et de transfert de technologie très offensive, là où la France reste parfois perçue comme plus prudente sur ces aspects.

Source : ThyssenGroup

 

4.4/5 - (9 votes)

En tant que jeune média indépendant, secret-defense.org a besoin de votre aide. Soutenez-nous en nous suivant et en nous ajoutant à vos favoris sur Google News. Merci !

Suivez-nous sur Google News