La Chine dévoile un matériau furtif de nouvelle génération.
Un nouveau matériau mis au point par des chercheurs chinois pourrait bien bouleverser l'équilibre stratégique actuel. Présenté comme une réponse directe aux ambitions américaines de créer un « Dôme d'Or » contre les missiles hypersoniques, ce matériau vise à tromper les systèmes de détection par infrarouge et micro-ondes. À première vue, il ressemble à un simple film multicouche, mais il cache un potentiel de dissimulation sans précédent.
Ce projet, piloté par le professeur Li Qiang de l'Université du Zhejiang à Hangzhou, a été conçu pour résister à des températures extrêmes, jusqu'à 700 degrés Celsius. De quoi résister aux conditions infernales rencontrées par les avions de chasse et missiles ultrarapides, dont les surfaces brûlent littéralement en vol.
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La Chine laisse planer la menace d'un nouveau matériau indétectable aux radars et aux capteurs infrarouges
Les radars et capteurs infrarouges scrutent le ciel en permanence. La signature thermique d'un missile, par exemple, est un indice immanquable pour un radar à imagerie infrarouge. La difficulté majeure : lorsque la température grimpe, la discrétion disparaît. Les matériaux habituels se dégradent et laissent apparaître un signal infrarouge facile à suivre.
Pour tester ce nouveau matériau, les chercheurs l'ont comparé à un corps noir parfait, un objet qui absorbe tous les rayonnements. À 700 degrés Celsius, le matériau chinois a réduit de 790 à 510 degrés Celsius la température radiative par rapport au corps noir. En clair, la signature thermique est réduite de près de 64 % dans la bande infrarouge moyenne et de 37 % dans la bande courte. Une performance qui pourrait désorienter les systèmes de détection occidentaux.
Des couches et des lasers
La composition du matériau est au cœur de cette prouesse. Les chercheurs ont superposé plusieurs films protecteurs, chacun ayant un rôle bien précis. Le film supérieur bloque l'humidité et les agressions extérieures, tandis que la couche inférieure assure l'adhésion parfaite au support.
Mais la véritable innovation est le traitement laser qui modifie la structure microscopique. Cette gravure minutieuse permet aux ondes micro-ondes de traverser le matériau sans dégrader ses capacités de furtivité dans l'infrarouge. Cette conception hybride, combinant les propriétés de métamatériaux à un support multicouche, ouvre la porte à une nouvelle génération de revêtements furtifs.
La chaleur, un allié inattendu
À haute température, la plupart des métaux se comportent comme de bons conducteurs thermiques, mais ils deviennent des émetteurs d'infrarouge, trahissant leur position. Le matériau développé par l'équipe chinoise joue un rôle d'absorbeur et de dissipateur de chaleur. Il évacue l'énergie thermique de manière plus homogène et plus rapide que les métaux classiques.
Cette propriété de dissipation est essentielle. Elle évite la surchauffe localisée, responsable de points chauds faciles à repérer. De quoi échapper aux capteurs de nouvelle génération, capables de voir même les variations minimes de température.
Un défi direct au “Dôme d'Or” américain
Les ambitions américaines pour un “Dôme d'Or” ne datent que de quelques jours : annoncé par Donald Trump, ce système vise à protéger les États-Unis contre une pluie de missiles hypersoniques ou de croisière, en s'appuyant sur des capteurs satellitaires et des radars de dernière génération.
Si l'infrarouge est effectivement l'un des principaux moyens de guidage pour intercepter ces armes, le matériau chinois pourrait bien mettre un grain de sable dans cette mécanique de précision. Son spectre d'absorption, qui couvre l'infrarouge et les micro-ondes, lui donne un atout unique contre des systèmes de détection qui ne se contentent plus de l'optique visible.
Vers un duel technologique à haute température
Le développement de ce matériau laisse entrevoir un duel à distance entre laboratoires : la course à la furtivité multispectrale devient aussi intense que celle des armements eux-mêmes. Car les missiles hypersoniques, qui filent à plus de Mach 5, génèrent des températures extrêmes par frottement de l'air. Les matériaux classiques fondent ou s'illuminent à l'infrarouge, offrant une cible idéale.
Les Chinois misent sur une combinaison de couches protectrices et de métastructures pour résoudre cette équation. Mais ils devront encore prouver que leur matériau, prometteur sur banc d'essai, résiste aux vibrations, à la corrosion et aux contraintes aérodynamiques réelles.
Ce défi est d'autant plus stratégique que la guerre des capteurs, tout autant que celle des armes, décidera qui gardera l'avantage dans le ciel de demain. À 700 degrés Celsius, le nouveau matériau chinois promet d'écrire un chapitre inattendu de cette rivalité silencieuse.
Source : https://www.scmp.com/news/china/science/article/3311539/can-chinas-new-stealth-tech-challenge-trumps-golden-dome
Image réalisée à l'aide de Canva à des fins de représentation de l'article.
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