Conflit ukrainien : le gestionnaire de Nord Stream 2 met la clé sous la porte.

Sanctions de l'UE envers la Russie dans le conflit ukrainien

Conséquence directe des sanctions prises par la communauté internationale à l’encontre de Moscou pour son invasion de l’Ukraine, l’opérateur suisse qui gère le gazoduc germano-russe, Nord Stream 2, dépose officiellement le bilan. 106 employés perdent de facto leur emploi.

Comme le rappelle Le Figaro, « Berlin a annoncé en début de semaine dernière la suspension (de ce projet) sur lequel l’Allemagne comptait pour accomplir sa transition énergétique. Le lendemain, c’est le président américain Joe Biden, lui-même, qui (prononçait) des sanctions contre Nord Stream 2 ». Un coup fatal, donc, pour cette entreprise dont la maison mère n’est autre que le géant russe, Gazprom.

Un chantier pharaonique

Concrètement, les travaux de Nord Stream 1 ont démarré fin 2005 pour se terminer en 2011 avec une mise en service effective en 2012. Quant à Nord Stream 2, destiné à doubler la capacité de transport de l’hydrocarbure, les travaux ont commencé en avril 2018. Ils ont ensuite fait l’objet d’une interruption en décembre 2019 du fait de l’opposition et des sanctions américaines… pour finalement trouver leur épilogue en septembre 2021.

Sur le plan technique et financier, Nord Stream 2 consiste en deux lignes de gazoduc longeant le premier existant, Nord Stream, et reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, après un trajet sous l’eau de 1230 km. En mer, 68 km de tuyaux ont été déposés dans les eaux territoriales allemandes. Et le reste, à l’autre bout depuis le port russe de Oust-Louga.

Cette nouvelle conduite sous-marine dispose d’une capacité de 55 milliards de mètres cubes pour un coût estimé à 11 milliards d’euros, financée pour moitié par Gazprom et par cinq compagnies du Vieux continent, chacune apportant 950 millions d’euros.

A son arrivée, le gaz était censé subir une compression à 200 bars avant son acheminement vers le marché européen. Gazprom pouvait ainsi répondre à la demande croissante de gaz en Europe, évaluée à 120 milliards de mètres cubes supplémentaires en 2035.

  • Hubert Védrine, conseiller diplomatique et secrétaire général de l’Elysée durant les deux septennats de François Mitterrand, ministre des Affaire étrangères dans le gouvernement Jospin, analyse le conflit ukrainien pour Sud Radio : 

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