Afin de contrer une inflation sans précédent au Venezuela (+13 000 % prévue en 2018 selon une estimation du FMI), le gouvernement Maduro a décidé d’ôter trois zéros à l’actuel bolivar. De nouveaux billets « plus light » feront donc leur apparition dans le pays dès le 04 juin prochain.
Chute des prix du pétrole, manque d’investissements à l’étranger, pénurie alimentaire, mais aussi une inflation galopante… Caracas et Nicolas Maduro sont tout sauf en bonne posture médiatique, incapables de sortir leurs concitoyens d’un marasme démentiel.
L’Etat tente donc de sortir la tête de l’eau tant bien que mal avec une dernière décision en date qui répond à une logique implacable. Il est en effet urgent de contrer l’hyper-inflation qui ronge peu à peu l’économie domestique.
Pour cela, le gouvernement a décidé de combler son manque criant de liquidés en autant trois zéros à la monnaie nationale, le bolivar, dont la dernière mise en circulation datait de décembre 2016.
Le bolivar a déjà perdu 6 zéros en dix ans
Conséquence, « le billet de 500 bolivars (11,3 dollars au taux de change officiel, 2,1 au marché noir) sera (bientôt) la future plus grosse coupure vénézuélienne », confirme Europe 1. De ce fait, l’actuel plus gros billet, qui était de 100 000 bolivars, se muera ainsi en billet de 100.
Une valeur en trompe-l’œil car celui-ci « suffit seulement à payer un café dans la rue », résume l’économiste, Asdrubal Oliveros, du cabinet Ecoanalitica. « Seule une vraie politique de lutte contre l’inflation reste susceptible d’infléchir cette courbe », prévient-il en retour.
Pour rappel, le bolivar a déjà perdu 6 zéros en dix ans « puisqu’en 2008, sous la présidence du défunt Hugo Chavez, l’Etat avait déjà lancé une nouvelle monnaie, baptisée le « bolivar fort », ôtant (de facto) trois zéros (à son prédécesseur)« .