Syrie : Bachar el-Assad appelle les réfugiés à rentrer au bercail

Alors que le président syrien a retrouvé une certaine autorité sur le sol syrien dévasté et divisé entre forces locales, russes, iraniennes, kurdes ou encore turques, Bachar el-Assad a appelé son peuple réfugié à l’étranger à rentrer au bercail.

« Le retour des réfugiés est une priorité », martèle désormais le chef d’Etat… toujours en exercice malgré les nombreux remous ayant marqué son mandat ces dernières années via une guerre civile, aussi violente que meurtrière.

Dans les faits, le conflit syrien a poussé depuis 2011 plus de la moitié de la population nationale d’avant-guerre sur le chemin de l’exil, dont plus de 5,5 millions ayant trouvé refuge à l’étranger, notamment dans les pays voisins, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).

A ce titre, Le Figaro rappelle que le gouvernement a organisé les 11 et 12 novembre une conférence pour le retour des réfugiés, avec l’appui de Moscou, allié indéfectible du régime Assad qui tente depuis des années d’obtenir un soutien international au chantier de reconstruction en Syrie.

La sécurité des réfugiés pas encore assurée par Damas

Quoi qu’il en soit, il est important de souligner que le HCR tente de tempérer tant bien que mal cette impatience. L’organisme considère en effet que Damas n’est pas en mesure d’assurer leur sécurité. Que ce soit sur la plan physique, économique… ou encore administratif.

Et pour cause, le manque criant de documents confirmant l’identité des migrants ainsi que leurs titres de propriété, couplé à la la faiblesse des services domestiques en matière d’éducation et de santé, ne serait pas de nature à débloquer cet épineux dossier.

Dans les faits, les Nations unies estiment à 250 000 le nombre de femmes, hommes et enfants susceptibles de regagner la Syrie en 2019. Pour autant, le chemin s’annonce encore ardu car 5,6 millions de malheureux vivotent actuellement au sein des Etats limitrophes.

Après son départ de Syrie, Washington applique un dispositif « anti-Damas »

De leurs côtés, les Etats-Unis peu présents sur le territoire syrien ne veulent pas s’offrir un nouveau camouflet sur les droits de l’Homme après l’épineux dossier opposant Ankara et les forces kurdes au nord-est du pays.

Washington soumet en effet le régime de Damas au même dispositif de sanctions économiques frappant actuellement Téhéran. Intitulée « Caesar Syria Civilian Protection Act », cette loi « permet de sanctionner tout gouvernement ou toute entité privée qui aide le régime ou contribue à la reconstruction de la Syrie », relaie L’Orient le Jour. Le but étant que la question de la responsabilité des crimes de guerre du président Assad ne passe pas par la case pertes et profits.

Moscou face à un nouveau casse-tête

Concrètement, le texte impacte « toute entreprise internationale qui investit dans les secteurs de l’énergie, de l’aviation, de la construction ou de l’ingénierie en Syrie, ainsi que toute personne qui prête de l’argent au régime. À titre d’exemple, une entreprise russe qui traite avec Damas ne tombe pas forcément aujourd’hui sous le coup des sanctions US. La nouvelle législation change donc la donne. De quoi dissuader sérieusement tout investisseur et fermer de manière plus globale l’accès du gouvernement syrien au système financier international ».

A suivre…

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