
L’autorité indépendante somalienne chargée de vérifier les compte du pays épingle, dans son rapport annuel 2021, la gestion de l’administration de l’ex-président, Mohamed Farmajo. Diverses aides en provenance de la Banque centrale et du FMI aurait « disparu des radars ».
L’ancienne administration somalienne aurait en effet utilisé frauduleusement plusieurs dizaines de millions de dollars empruntés à la Banque centrale et au FMI. Par ailleurs, de nombreuses pratiques financières illégales sont également dans le viseur de l’Auditeur général national.
RFI, qui relaie le document, souligne que « sur ces 96 millions de dollars américains (plus les 14,6 millions d’intérêts), il n’existe de traces ni d’un accord d’emprunt, ni d’une approbation parlementaire, comme la loi l’exige ».
Concrètement, « 106 millions de dollars ont été dépensés par différents ministères et agences publiques sans que soit respectées les procédures d’achat ». Parallèlement, « 5 millions de dollars ont été déposés sur un compte autre que le compte unique du Trésor et 13 ont été dépensés alors qu’ils n’avaient pas été prévus dans le budget annuel de l’État ». Enfin, « une centaine de contrats, pour un montant de 14 millions de dollars, ont été conclus sans aucune justification auprès de ses services ».
Ce dossier rend donc la situation locale encore plus problématique puisque la Somalie souffre d’une sécheresse terrible, tandis que le groupe djihadiste, shebab, continue de sévir sur le territoire contre vents et marées.
De l’argent dilapidée malgré la menace djihadiste
Dans les faits, le gouvernement somalien se noie face aux assauts répétés du terrorisme. Pire, le soutien dont il bénéficie sur l’échiquier mondial ne suffit pas. Et pour cause, bien que les islamistes (5 à 9000 combattants) disposent d’une marge de manœuvre plus faible depuis 2011, et la perte de la capitale, ces derniers restent malgré tout encore très actifs. Notamment dans de vastes zones rurales, d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides jusqu’à Mogadiscio.
L’atout américain
En ce sens, les Nations unies comptent sur les forces américaines pour assurer “le service après-vente”, car l’oncle Sam dispose de 5 bases militaires sur le territoire. Parallèlement, le géant outre-Atlantique a réduit sa présence en Afrique pour recentrer ses efforts vers les concurrents stratégiques des Etats-Unis (la Chine et la Russie) aux dépens de l’aide à l’opération antidjihadiste dirigée par la France au Sahel. Et cela, afin de renforcer cette guerre d’usure contre les shebab.
Pour rappel, Washington a rouvert son ambassade à Mogadiscio au mois de décembre 2018.
- A lire aussi : Le Venezuela grand gagnant de la crise énergétique ?