Comment le milieu des affaires maintient encore les liens entre la Chine et les Etats-Unis

Comment le milieu des affaires maintient encore les liens entre la Chine et les Etats-Unis

La visite du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken en Chine masque difficilement l’étirement des liens entre les deux pays malgré les efforts des milieux d’affaires pour maintenir des relations commerciales au beau fixe.

 « Les deux parties ont fait des progrès et sont parvenues à des terrains d’entente sur certains points spécifiques« , s’est félicité Xi Jinping après la visite en Chine, les 11 et 12 juin, du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. L’événement est suffisamment rare pour être souligné : c’était le premier séjour en près de cinq ans pour un chef de la diplomatie américaine dans le pays asiatique.

De nombreux points de friction

Les progrès dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis restent cependant limités, ce que les deux parties n’ont pas minimisés. De profonds désaccords subsistent entre les deux puissances, en particulier sur la question des liens entre les États-Unis et Taïwan, île revendiquée par Pékin, sur la rivalité technologique, les sanctions américaines visant les géants chinois du numérique, le commerce, le traitement de la minorité musulmane des Ouïghours en Chine ou encore les revendications chinoises en mer de Chine méridionale.

« Aucune de ces questions ne sera résolue en une seule visite« , s’est empressé de déclaré Blinken devant la presse. Pas de grande réconciliation donc, mais le rétablissement d’un dialogue souvent conflictuel depuis la ligne dure adoptée par Donald Trump à l’égard de la Chine, sur fond de hausse des taxes douanières. Une ligne maintenue par son successeur Joe Biden, notamment par l’interdiction, émise par les Etats-Unis, des exportations de semi-conducteurs de pointe vers la Chine.

Les grands patrons américains se rendent à nouveau en Chine

Cette guerre commerciale n’empêche cependant pas les plus grands patrons américains de faire le voyage à Pékin depuis la levée des restrictions sanitaires qui ont isolé la Chine pendant trois ans. Ainsi d’Elon Musk, accueilli fin mai en Chine et traité par les autorités chinoises avec tous les égards d’un dirigeant politique étranger. Avant son départ, le patron du constructeur américain de voitures électriques Tesla, avait salué la « vitalité » du développement chinois et disait sa « totale confiance » dans ce marché crucial pour son activité.

En mars, Tim Cook, patron d’Apple, s’était également rendu dans la capitale chinoise d’où il assurait que la firme américaine jouissait d’une relation « symbiotique » avec la Chine. La plus grande usine au monde de fabrique d’iPhone se situe à Zhengzhou, dans le centre du pays…

Mi-juin, c’est le cofondateur de Microsoft, Bill Gates, qui a été accueilli à Pékin par le président Xi Jinping. Reçu en tant que coprésident de la fondation Bill et Melinda Gates à l’occasion d’une visite destinée à soutenir les efforts de la Chine dans la recherche médicale, le milliardaire et philanthrope américain a été décrit par la président chinois comme un « vieil ami ».

Les liens commerciaux restent forts

Il faut dire que les liens commerciaux entre les deux plus grandes économies mondiales restent forts. Leurs échanges bilatéraux ont même atteint un nouveau record l’an passé, à 691 milliards de dollars, selon le département américain du Commerce. D’où l’empressement du monde des affaires américains malgré des tensions commerciales qui se sont singulièrement aggravées ces dernières années. De fait, le ralentissement des exportations américaines vers la Chine, laquelle reste pour l’heure le troisième partenaire commercial des États-Unis, ne laisse pas d’inquiéter les entreprises américaines qui plaident depuis longtemps pour un resserrement des liens sino-américains.

Selon James Zimmerman, ex-président de la Chambre de commerce américaine en Chine, cité par l’AFP, « les entreprises américaines ont réalisé des investissements substantiels en Chine, y ont des milliers d’employés et considèrent toujours la Chine comme un marché prometteur ». Mais, déplore-t-il dans le même temps, les gouvernements américain et chinois « ont réduit à néant toute collaboration ».

Les milieux d’affaires sont ainsi l’une des dernières courroies de stabilisation des relations entre les deux pays. Pour combien de temps encore ?

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