L’adhésion du duo Finlande/Suède à l’OTAN verra-t-elle le jour ?

La Turquie au coeur de l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'OTAN

L’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN – motivée par la guerre en Ukraine qui inquiète Helsinki et Stockholm – devient un véritable marronnier puisque celle-ci est au centre des débats diplomatiques depuis la fin du mois de mai dernier. Et cela, en raison du veto persistant mis en place par Ankara. Parallèlement, la Maison Blanche tente de peser de tout son poids dans cette épineuse équation.

À ce jour, 28 États membres otaniens sur 30 ont ratifié l’adhésion des deux pays nordiques, qui rappelons-le, réclame une approbation à l’unanimité. Outre la Turquie, la Hongrie doit d’ailleurs encore donner son aval final.

En ce qui concerne la position du géant perse, le président Erdogan accuse les deux pays nordiques de « soutenir le terrorisme ». L’intéressé fait référence ici au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qu’Ankara a qualifié de « groupe terroriste », et d’autres groupes armés kurdes actifs en Turquie et dans ses périphéries. Ces personnes ont en théorie des liens avec le PKK ou avec le mouvement Gulen, dont le leader réfugié aux USA est accusé par le gouvernement turc d’une tentative de putsch en 2016.

Statu quo

Dans les faits, les trois pays ont signé un mémorandum d’accord en marge du sommet de l’OTAN en juin 2022, à Madrid, portant notamment sur des demandes d’extraditions exigées par Ankara. Toutefois, R. Erdogan a refusé une nouvelle fois, dimanche 15 janvier, de faire un geste décisif dans ce dossier, estimant le cahier des charges inachevé.

La Finlande et la Suède doivent expulser ou extrader vers la Turquie au moins 130 terroristes avant que le Parlement approuve l’adhésion des deux pays à l’OTAN, a ainsi insisté le chef d’Etat.

La carte américaine

Le 4 novembre dernier, le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, avait salué – au cours d’une conférence de presse commune avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu – « les mesures significatives et concrètes déjà prises par Helsinki et Stockholm pour mettre en pratique le mémorandum ». Mais aussi pressé Ankara d’accueillir la Finlande et la Suède dans l’Alliance atlantique afin « d’envoyer un message clair à la Russie ».

Pour information, Washington tente également d’accélérer le processus et promet la vente de quarante avions de chasse F-16 à la Turquie pour obtenir le précieux sésame.

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