L’avenir de l’emploi à l’heure de ChatGPT

L’avenir de l’emploi à l’heure de ChatGPT

Les progrès fulgurants des Intelligences artificielles ainsi que les grandes tendances macroéconomiques vont avoir un fort impact sur le marché du travail analysent Goldman Sachs et le Forum économique mondial dans des études récemment publiées.

Depuis que le programme ChapGPT d’Open IA est sous les feux de la rampe, la question est sur toutes les lèvres : l’intelligence artificielle (IA) va-t-elle révolutionner le monde du travail ? A cet égard, le rapport publié par Goldman Sachs en mars dernier a de quoi inquiéter. Selon la banque d’investissement américaine, jusqu’à deux tiers des emplois actuels pourraient être affectés par les capacités d’automatisation des Intelligences artificielles.

Certaines professions plus menacées que d’autres

D’après le rapport, les professions administratives et juridiques, ainsi que celles liées à l’entretien et au nettoyage, sont les plus menacées par l’irruption des modèles génératifs et des systèmes automatisés dans le monde de l’entreprise. Il en va de même pour les services de réparation, de production, de transport et de déplacement de matériel. A terme, pas moins de 300 millions d’emplois pourraient disparaître aux Etats-Unis et en Europe même si l’étude ne fixe aucune échéance à ses prédictions.

Dans le même temps, la généralisation des intelligences artificielles pourraient accroître le produit intérieur brut (PIB) mondial de 7% par an et favoriser la création de nouveaux emplois, moins rémunérés mais avec une productivité plus élevée.

14 millions de pertes nettes d’emplois

Un constat partagé en grande partie par le Forum économique mondial qui estime que près d’un quart des salariés dans le monde changeront de métier au cours des cinq prochaines années. Dans une étude publiée le 1er mai 2023, la fondation internationale chiffre ainsi les pertes nettes d’emplois à 14 millions dans le monde dans ce laps de temps, soit 2 % des emplois actuels. Concrètement, elle table sur 69 millions créations de postes et 83 millions de destructions.

Pour fonder leurs estimations, les auteurs de cette étude sur l’avenir du travail ont interrogé 803 entreprises de 45 pays différents, employant au total 11,3 millions de salariés. 75% d’entre elles envisagent d’adopter l’IA générative au cours des cinq prochaines années. Et, si la robotisation et l’automatisation sont capables de prendre le relais sur des tâches physiques et manuels, dans le cadre de l’industrie 4.0 notamment, les machines sont en passe d’assumer également des tâches nécessitant un raisonnement, de la communication ou de la coordination. En bref, sur « toutes les missions présentant aujourd’hui encore un avantage comparatif pour les humains », explique le rapport.

La transition écologique : une opportunité pour l’emploi

En revanche, d’autres facteurs entrent en jeu dans la mutation attendue du monde du travail, en particulier la transition écologique, les normes ESG et la localisation des chaînes d’approvisionnement. Autant de secteurs qui devraient tirer la croissance de l’emploi. La transition écologique devrait générer un million d’emplois par exemple. Seront de plus en plus recherchés des ingénieurs spécialistes des énergies renouvelables mais aussi des professionnels de la protection de l’environnement qu’il s’agisse de juristes, de chefs de projet, d’ingénieurs etc.
Aussi, la plus grande menace pour l’avenir de l’emploi ne réside-t-elle pas dans la rupture technologique représentée par l’IA mais plutôt dans le ralentissement de la croissance mondiale due à l’inflation, à la hausse du cout des matières premières et à la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs.

Conclusion : l’adoption croissante des nouvelles technologies et les tendances de fond en matière environnementale et écologique vont entraîner un important taux de roulement sur le marché du travail dont l’effet peut être positif sur la création d’emplois. Encore faut-il, souligne le Forum économique mondial, que le marché de l’emploi sache prendre le bon virage. Pour cela, les gouvernements et les entreprises doivent investir dans l’enseignement, la reconversion et le formation pour placer les travailleurs au cœur de l’avenir du travail et de ses mutations.

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