En marge du sommet anti-corruption de Londres, le FMI a publié un rapport édifiant attestant que « les seuls versements de pots-de-vin représentent chaque année entre 1500 et 2000 milliards de dollars, soit près de 2% du PIB mondial. »
Le Fonds monétaire international estime même que ce fléau est loin de pouvoir être résorbé par les autorités mondiales, car « ce phénomène extraordinairement complexe a tendance à résister au temps. »
L’institution tire donc le signal d’alarme en soulignant que « les coûts économiques et sociaux de la corruption sont potentiellement plus élevés. » Pour étayer cet état de fait, le FMI indique qu’elle impacte l’économie de l’ensemble des pays, quels qu »ils soient, et cela sur de nombreux aspects.
La collecte des d’impôts en est dès lors l’une des premières victimes, indique le rapport qui met en avant la difficulté des gouvernements concernés à établir un système efficient « en raison notamment des fuites de capitaux, de la réticence des entreprises à investir ou encore du sentiment d’injustice – suscité par des scandales comme les Panama Papers – qui peut pousser les habitants à ne pas vouloir se soumettre aux prélèvements. »
Ainsi rajoute-t-il, « l’investissement public ou privé, dont le coût flambe avec les pots-de-vin, est freiné, mal orienté ou de mauvaise qualité. Le déficit se creuse et les À‰tats, qui souffrent d’une mauvaise réputation sur les places financières internationales, luttent pour se refinancer. »
Quant à l’environnement social, celui-ci s’en trouve fatalement dégradé. En conséquence, la pauvreté s’accentue, l’éducation et la santé s’affaiblissent : « Les pauvres sont affectés de manière disproportionnée parce qu’ils dépendent davantage de services publics rendus plus coûteux par la corruption », martèle le document. Mais la corruption est en mesure de prendre une autre forme déplore le Fonds, puisque que les femmes peuvent être potentiellement touchées par la corruption sexuelle.
Enfin, le FMI conclut son rapport en encourageant tous les pays à davantage de transparence : « Sans des autorités efficaces (police, services d’enquête, procureurs et, au final, les tribunaux), même le plus robuste arsenal légal sera inopérant. «
Source : Le Figaro