
Alors que Bruxelles multiplie les sanctions à l’égard de Moscou dans le dossier ukrainien, l’Europe et surtout l’Allemagne restent très dépendantes du gaz russe. En ce sens, Berlin continue de percevoir du gaz russe via le gazoduc, Nord Stream 1. Ce dernier nécessite néanmoins un entretien d’urgence pour pouvoir fonctionner à plein régime. En ce sens, le Canada devrait apporter un coup de pouce à Berlin.
Selon le site Radio Canada, « le ministre des Ressources naturelles canadien, Jonathan Wilkinson, compte en effet renvoyer les turbines réparées à Montréal au géant russe Gazprom malgré les objections de l’Ukraine ». Il s’agit ainsi d’une exemption aux sanctions de l’UE envers Moscou en raison du conflit ukrainien.
Cette nouvelle a bien entendu été très mal accueillie à Kiev. Le gouvernement local dénonce ainsi une violation de sanctions en vigueur liée au transfert de tout équipement relatif au gaz entre la Russie et l’UE.
De son côté, le Canada justifie cette décision en affirmant qu’il « aidera l’Europe à obtenir un approvisionnement en énergie fiable et abordable tandis que ces pays s’affranchissent graduellement du carburant russe ».
Le média précise que « Gazprom avait réduit le mois dernier ses exportations à 40 % de la capacité du gazoduc Nord Stream 1 en raison de délais qui ralentissaient la réparation de composantes par Siemens Energy au Canada ».
Nord Stream 2, terminé mais inutilisé par l’Allemagne
De son côté, l’important réseau gazier russo-européen, Nord Stream 2, reliant la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique, est d’ores et déjà terminé. De quoi largement couvrir les besoins en la matière de plus en plus pressants des Etats du Vieux continent. Pour autant, Nord Stream 2 est actuellement inutilisé en raison des sanctions.
Concrètement, les travaux de Nord Stream 1 ont démarré fin 2005 pour se terminer en 2011 avec une mise en service effective en 2012. Quant à Nord Stream 2, destiné à doubler la capacité de transport de l’hydrocarbure, les travaux ont commencé en avril 2018. Ils ont ensuite fait l’objet d’une interruption en décembre 2019 du fait de l’opposition et des sanctions américaines… pour finalement trouver leur épilogue en septembre 2021.
Sur le plan technique et financier, Nord Stream 2 consiste en deux lignes de gazoduc longeant le premier existant, Nord Stream 1, et reliant la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique, après un trajet sous l’eau de 1230 km. En mer, 68 km de tuyaux ont été déposés dans les eaux territoriales allemandes. Et le reste, à l’autre bout depuis le port russe de Oust-Louga.
Cette nouvelle conduite sous-marine dispose d’une capacité de 55 milliards de mètres cubes pour un coût estimé à 8 milliards d’euros, financée pour moitié par Gazprom et par cinq compagnies du Vieux continent, chacune apportant 950 millions d’euros.
A son arrivée, le gaz subirait en théorie une compression à 200 bars avant son acheminement vers le marché européen. Gazprom pourrait ainsi répondre à la demande croissante de gaz en Europe, évaluée à 120 milliards de mètres cubes supplémentaires en 2035. Mais pour le moment, ce nouveau gazoduc est gelé.