Publication: 10/06/2019
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, qui brigue le poste de Premier ministre au sein de la Perfide Albion, entend trouver un accord avec Bruxelles pour éviter au Royaume-Uni une note particulièrement salée liée au Brexit.
« Je suis absolument sûr que si nous adoptions la bonne approche sur ce sujet, les Européens seraient prêts à négocier. »
Par cette déclaration laconique effectuée dimanche sur la chaîne de télévision, Sky News, le chef de la diplomatie britannique a jeté un pavé dans la marre dans le dossier Brexit… Et relancé de facto l’espoir d’une sortie négociée de l’UE pour le Royaume-Uni.
Et pour cause, afin d’appuyer ce postulat, Jeremy Hunt a révélé qu’il avait eu récemment une conversation particulièrement instructive avec Angela Merkel :
“La chancelière allemande m’a dit qu’avec un nouveau Premier ministre britannique, les 27 autres États de l’UE seraient prêts à examiner d’autres solutions.”
A bon entendeur donc…
Un gouffre financier sans accord
Dans les faits, un Brexit sans accord signifie que les relations commerciales entre l’UE et le Royaume-Uni seraient régulées par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), précise La Tribune.
Le média expose ainsi trois conséquences majeures d’un tel scénario, tirées d’un rapport récent publié par le CEPII, le principal centre français d’étude et de recherche en économie internationale.
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D’abord, le coût d’un retour aux règles de l’OMC est substantiel pour le Royaume-Uni : le niveau du PIB baisserait de manière permanente de 2,8 % du PIB, soit annuellement près de 2 000 livres en moyenne par ménage.
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Ensuite, le coût est beaucoup plus faible côté européen (-0,8 % du PIB en moyenne pondérée, -0,3 % pour la France), à l’exception de l’Irlande pour lequel le coût serait du même ordre de grandeur que celui supporté par le Royaume-Uni.
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Enfin, et surtout, le coût d’un Brexit sans accord, et donc d’un retour aux règles de l’OMC, est beaucoup plus important que dans le cas d’un Brexit négocié qui déboucherait sur un nouvel accord commercial : les coûts seraient ainsi plus de deux fois moindre dans le cas d’un accord type Norvège (qui implique de conserver la plupart des dimensions du marché unique), inférieurs de près de 40 % dans le cas d’un accord sur le modèle de celui avec la Suisse et de 15 % dans le cas d’une zone de libre échange moins ambitieuse.
A suivre…
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