Embargo nucléaire : l’Iran sanctionne 24 dignitaires américains

Embargo : l'Iran sanctionne 24 dignitaires américains

Mécontent du gel depuis un mois des pourparlers visant à réinstaurer l’Accord de Vienne de 2015 – qui allégeait les sanctions internationales envers l’Iran en échange d’un allégement massif du programme nucléaire du géant perse – Téhéran a décidé de sanctionner 24 personnalités américaines.

Selon The Times of Israël, l’Iran a sanctionné samedi 9 avril un général américain à la retraite et 23 autres ressortissants US impliqués dans ce que la République islamique a qualifié « d’actes de terrorisme et de violations des droits de l’homme ».

Le média précise que « le général américain à la retraite Joseph Votel, qui a dirigé le Commandement central des États-Unis, lequel couvre le Moyen-Orient, figure parmi les 24 Américains sanctionnés. D’autres anciens fonctionnaires du Trésor et de l’armée américaine, des ambassadeurs et des chefs d’entreprise figurent également sur la liste ».

Ces derniers paient ainsi « leur implication dans des actes terroristes, la glorification et le soutien au terrorisme et les violations flagrantes des droits de l’homme ».

La jurisprudence Trump toujours active

Pour rappel, les sanctions américaines à l’encontre des secteurs pétrolier et financier iraniens, levées sous la présidence d’Obama, ont retrouvé de leur superbe en novembre 2018. Cette décision est le fruit de la politique menée par son successeur, Donald Trump. Ce dernier n’ayant jamais caché sa méfiance envers les intentions nucléaires du géant perse, tout en fortifiant parallèlement une relation diplomatique toujours plus forte avec Israël… ennemi héréditaire de l’Iran.

En conséquence, Washington a également entrainé l’Europe dans son sillage. Le Vieux Continent, sous pression dans ce dossier, a donc dû trouver des solutions alternatives pour continuer à commercer avec Téhéran. Et cela, sans froisser l’ogre américain. Ce qui fut loin d’être une partie de plaisir dans les faits puisque la Maison Blanche opère un chantage particulièrement tenace envers les pays tiers se risquant à braver les interdits.

Et pour cause, les entreprises asiatiques et de l’UE demeurent toujours sous la menace d’une exclusion du marché outre-Atlantique si elles persistent à importer du pétrole iranien, ou d’échanger avec des banques locales ciblées par l’Oncle Sam. Ces dernières n’ont d’ailleurs plus accès aux circuits financiers internationaux, bloquant de facto tout possibilité de virement, par exemple.

L’arme atomique iranienne : une hypothèse de moins en moins farfelue

Alors que Téhéran avait déjà affirmé en octobre dernier avoir atteint la barre inquiétante des 120 kilos de stock d’uranium enrichi à 20 %, « les Iraniens ne sont plus qu’à quelques semaines de disposer de suffisamment de matière fissile pour fabriquer une arme atomique, même si d’autres étapes sont ensuite requises », relaie La Tribune.

Face aux récentes avancées, « les Etats-Unis veulent (donc) boucler le dossier au plus vite et souhaitent un dialogue direct, ce que ne veut pas l’Iran pour l’instant. L’idée de ces pourparlers est de ramener Washington à l’accord nucléaire de 2015, notamment par la levée des sanctions contre l’Iran, et à garantir le plein respect par Téhéran de ses engagements ».

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