L’Europe souhaite lutter efficacement contre les trafiquants d’êtres humains et a identifié 30 000 suspects sur tout le continent dont 3000 opérant en Méditerranée. Cette perspective est devenue plus qu’une priorité pour ces instances après la récente découverte du corps d’un jeune migrant syrien sur les plages turques.
Une situation qu’atteste sans ménagement Robert Crepinko, responsable de la lutte contre les réseaux de crimes organisés au sein de l’Office européen de police (Europol) : « Non seulement le trafic d’êtres humains fait courir un risque immense aux candidats à l’exil, mais il représente aussi un immense défi pour tous les À‰tats membres, aussi bien sur le plan humanitaire que sur celui de la sécurité. » Pour ce dernier, les autorités européennes doivent faire beaucoup plus face à un business effrayant : « Les passeurs se nourrissent du désespoir d’un nombre grandissant de personnes fuyant la guerre et la pauvreté qui sévissent dans des pays tels que la Syrie, l’Afghanistan, l’À‰rythrée et la Somalie. »
Mais pour l’expert la situation reste encore très opaque et difficilement contrôlable : « Les passeurs utilisent les réseaux sociaux, des itinéraires bien rodés et des méthodes expéditives pour faire venir des vagues de réfugiés et de migrants en Europe (…) Ces trafiquants de différentes nationalités et religions mettent de côté leurs différences pour collaborer au cas par cas, selon les besoins et là où il y a de l’argent à gagner. »
Malgré cette annonce, l’UE ne se réveille pas sur ce dossier puisqu’en juillet, une importante opération de surveillance contre des passeurs avait été lancée en Méditerranée.
Source : La Presse.ca