
La crise migratoire frappant le Liban depuis le début du conflit syrien devient ingérable pour le pays du Cèdre, notamment sur le plan économique et sanitaire. Si le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR) multiplie les signes d’apaisement, Beyrouth n’est pas de cet avis et ne masque plus son agacement dans cet épineux dossier.
« Nous ne devons pas lâcher prise, nous devons rester aux côtés du Liban », a affirmé le Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi. Selon L’Orient Le Jour, ce dernier lance ainsi un « appel urgent » à la communauté internationale pour continuer à soutenir le pays, ravagé par une crise économique et qui accueille un nombre important de réfugiés syriens et palestiniens.
Toujours selon le média, « ces propos ont été publiés samedi dans un communiqué du HCR, au terme d’une visite de trois jours de M. Grandi au Liban. Le diplomate italien s’est notamment entretenu avec le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, et le chef du Législatif, Nabih Berry. Tous deux ont insisté sur le « lourd fardeau » que représente la présence de réfugiés syriens au Liban et sur la nécessité de les rapatrier en Syrie ».
Le HCR considère toujours que Damas n’est pas en mesure d’assurer leur sécurité
Par le passé, l’ex-président libanais, Michel Aoun, était lui aussi régulièrement monté au créneau pour mettre les nations occidentales face à leurs responsabilités sur la problématiques syrienne. L’intéressé – agacé par la lenteur du processus onusien de rapatriement des migrants – affirmait d’ailleurs en 2019 que « le Liban n’aura plus d’existence si un demi-million de réfugiés palestiniens et 1,6 million de réfugiés syriens restent dans le pays car la démographie nationale est en train de changer complètement ».
De son côté, le HCR considère toujours que Damas n’est pas en mesure d’assurer leur sécurité. Que ce soit sur la plan physique, économique… ou encore administratif. Et pour cause, le manque criant de documents confirmant l’identité des migrants ainsi que leurs titres de propriété, couplé à la la faiblesse des services domestiques en matière d’éducation et de santé, ne seraient pas de nature à débloquer la situation.
A ce jour, le Liban accueille près de deux millions de réfugiés syriens.