Le Premier ministre indien, Narendra Modi, compte s’appuyer sur son programme économique « Make in India », destiné à booster le développement de l’industrie locale, pour permettre au géant asiatique d’atteindre 5 milliards de dollars d’exportation d’armement par an d’ici cinq ans.
A l’occasion du Defence Expo 2020, un important salon d’armement qui se tient tout les deux ans dans le pays, Modi n’a pas manqué de rappeler les progrès remarquables réalisés par l’Inde en la matière au cours des cinq dernières années. En conséquence, l’intéressé ne compte pas s’arrêter en si bon chemin :
« Notre objectif est d’exporter pour cinq milliards de dollars par an, ce qui représenterait presque un triplement de nos exportations militaires actuelles », a-t-il ainsi confirmé en grandes pompes.
Comme l’indique le média canadien, La Presse, les entreprises internationales du secteur se livrent en effet une compétition féroce pour le marché indien. Dans un contexte d’affermissement de la Chine, le pays de 1,3 milliard d’habitants s’est donc lancé dans un vaste programme de modernisation de son armée et compte consacrer 130 milliards de dollars à sa défense au cours des cinq à sept prochaines années.
Il est d’ailleurs important de noter que New Delhi était le second importateur d’armement au monde sur la période 2014-2018… derrière l’Arabie saoudite. Sachant que Moscou demeure son principal fournisseur.
« Make in India », un processus ambitieux
Pour rappel, l’initiative « Make in India »a a été lancée par le Premier ministre en septembre 2014 dans le cadre d’un ensemble plus large d’initiatives d’édification de la nation. Conçu pour transformer l’Inde en un centre mondial de conception et de fabrication, ce programme était une réponse opportune à une situation critique.
Et pour cause, la bulle des marchés émergents avait éclaté en 2013 et le taux de croissance de l’Inde était tombé à son plus bas niveau en une décennie. La promesse des nations BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s’était d’ailleurs estompée et l’Inde fut étiquetée comme l’un des soi-disant « Cinq fragiles ».