Soft Power : Greenpeace dénonce l’opacité du rapport Louvre/Total Energies

Le Louvre

Greenpeace France a saisi, début décembre, le tribunal administratif de Paris afin d’obtenir la communication des partenariats passés entre le musée du Louvre et la Fondation Total Energies, ainsi que la liste des membres du Cercle Louvre Entreprises. Cette requête intervient près de 5 mois après que l’ONG a adressé la demande de communication de ces documents au musée du Louvre.

La transparence des administrations ne saurait être un système à double vitesse : le Quai Branly nous a répondu ; que cherche à cacher le Louvre ? », interroge Edina Ifticène, chargée de campagne Pétrole à Greenpeace France.

Concrètement, Greenpeace considère que le musée du Louvre demeure un haut lieu de soft power en faveur de Total Energies. Et n’a pas manqué de le faire savoir à la justice hexagonale :

Face à la crise climatique, il est urgent de réduire drastiquement l’extraction d’énergies fossiles. Dans ce contexte, la responsabilité des institutions qui acceptent l’argent de grandes compagnies pétrolières et gazières se pose. C’est la raison pour laquelle Greenpeace France a adressé le 16 juillet 2021 une demande similaire à deux musées identifiés comme étant sponsorisés par la Fondation d’entreprise Total Energies : le musée du quai Branly et le musée du Louvre. Elle demandait également au Musée du Louvre la liste à jour des membres du Cercle Louvre Entreprises et le montant de leur cotisation.

Depuis plus de 20 ans, Total Energies finance régulièrement des expositions au Louvre. En échange de ces financements, le groupe dispose de contreparties généreuses lui permettant de pratiquer une diplomatie économique et culturelle avec les pays dans lesquels il souhaite s’implanter ou développer son activité. Cette tactique de soft power permet à la multinationale de signer toujours plus de contrats et d’étendre son influence sur la société, comme Greenpeace France l’a démontré dans son enquête « L’Emprise Total ».

Alors que le musée du quai Branly a répondu favorablement, et communiqué le 11 août 2021 à Greenpeace France l’ensemble des conventions passées depuis le 1er janvier 2015, le musée du Louvre oppose un silence qui dure jusqu’à ce jour. Après avoir saisi la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), l’association a donc déposé une requête pour excès de pouvoir contre la décision de refus implicite du Louvre. »

Cette requête sera-t-elle entendue ? A suivre…

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